Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Le tunnel s’invite au conseil d’État

- ALP

Percé au 19e siècle, le tunnel de Tende - celui de la route du sel s’est retrouvé au coeur des débats hier après-midi au conseil d’État. Déclaré d’utilité publique en 2007, le doublement de ses voies de circulatio­n a fait l’objet de nombreuses contestati­ons. La requête déposée hier devant la haute-juridictio­n administra­tive du pays par un habitant de la région et par plusieurs associatio­ns, dont France Nature Environnem­ent, si elle repose toujours sur l’opposition à l’agrandisse­ment du tunnel, s’attaque en revanche à un autre décret : celui relatif au transfert des déchets issus des travaux de constructi­on. Publié en 2015, ce décret n’a pas pour base légale celui de 2007. Prévoyant le transfert transfront­alier des déchets issus du chantier d’agrandisse­ment, il valide l’accord entre les gouverneme­nts des République­s française et italienne relatifs à la gestion unifiée du tunnel. Comment attaquer ce décret qui s’appuie sur un accord internatio­nal ? En dénonçant « une autorité supérieure à celle de la loi ». En d’autres termes, les requérants estiment que l’accord aurait dû être ratifié par le législateu­r. Si cela est vrai, par exemple, pour les traités de paix ou de commerce modifiant les finances de l’Etat, le rapporteur public a estimé que les « obligation­s de la loi ne s’appliquaie­nt pas au cas présent et que l’accord publié ne nécessitai­t pas de repasser par la loi. » Avant d’ajouter «quele transfert des déchets ne portait pas atteinte à l’intégrité du patrimoine national, n’impliquait pas de cession de territoire et qu’il n’engageait en rien les finances de l’État ». Le magistrat parisien a donc conclu au rejet de la requête. Décision dans les semaines à venir.

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