Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Le procès Cannes-Torcy rend son verdict ce soir
L’accusation avait requis des peines de prison allant de deux ans ferme à la réclusion criminelle à perpétuité ; les vingt accusés seront fixés ce soir, au procès de la cellule terroriste Cannes-Torcy. Après deux mois de débats aussi passionnants qu’inquiétants, les accusés ont la parole une dernière fois, ce matin, devant la cour d’assises spéciale de Paris. Celle-ci rendra son verdict ce soir dans ce procès hors normes, premier du genre dans l’ère du djihadisme contemporain. Hier, les avocats de Kevin Phan et Jérémy Bailly, jugés pour l’attentat contre une épicerie casher à Sarcelles (Val-d’Oise) en , ont dénoncé l’« outrance » des réquisitions – de ans de réclusion à la perpétuité – avant de s’affronter. Me Georges Sauveur, l’avocat de Bailly, numéro de la filière et seul chef survivant, s’est demandé « comment justifier l’outrance de la perpétuité, cette peine de mort civile ». Me Elise Arfi a, elle, relevé que les ans requis contre Kevin Phan, âgé de ans, était « une peine plus longue que sa vie » .Les deux avocats se sont livrés à une rude bataille par plaidoiries interposées : leurs clients risquent les plus lourdes peines et s’accusent mutuellement d’avoir jeté la grenade à Sarcelles, principal fait d’armes de la filière jihadiste. Hier matin, les avocats des Cannois « syriens » de la bande avaient, eux, dénoncé un « massacre judiciaire », pointant « la faiblesse des preuves » d’une association de malfaiteurs à visée terroriste. Philippe Courroye, qui portait l’accusation avec Sylvie Kachaner, avait requis à ans de prison pour des séjours de seize mois en Syrie. L’avocat général a souligné la dangerosité potentielle de certains accusés. La cour présidée par Philippe Roux, exclusivement composée de juges professionnels, se retirera tout à l’heure pour statuer sur leur sort.