Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Capobianco va quitter l’USS

À la surprise générale, le président de l’US seynoise a annoncé mardi soir qu’il allait quitter ses fonctions d’ici à la fin de l’année. La succession est ouverte

- PROPOS RECUEILLIS PAR S. B.

Alors que l’assemblée générale de l’Union sportive seynoise était en train de se dérouler dans la quiétude la plus totale, le président Guillaume Capobianco a provoqué un séisme au moment de conclure. Personne ne s’attendait à ce qu’il annonce son intention de quitter ses fonctions, au plus tard à la fin de l’année 2017. Une réelle surprise pour la soixantain­e de personnes réunie sous le chapiteau du stade Marquet. Il en explique les raisons.

Qu’est-ce qui vous a poussé à prendre cette décision ? Il faut remettre les choses dans le contexte. Rien ne me prédestina­it à devenir un jour président de l’USS. Si on m’a élu, c’est bien parce que beaucoup de personnes avant moi avaient refusé. Aider l’USS, c’était pour moi aider La Seyne, ma ville de coeur. Sauf que rien ne s’est passé comme prévu. De trois présidents, je me suis retrouvé seul en décembre. J’ai pensé à démissionn­er. Mais j’ai senti un soutien unanime du comité directeur, et il m’était impossible de quitter le navire qui était en train de sombrer. Je suis donc allé au bout de la saison avec des résultats inespérés.

Ces excellente­s performanc­es sportives ne vous ont pas motivé à poursuivre ? Je ne suis pour rien dans ces résultats. C’est le duo Murie Philibert qui a construit cette ultime saison, non pas de leur présidence, mais de leur ère. Une ère qui s’achève, désormais. Toute la gloire et les bénéfices de cette magnifique saison sportive doivent leur être rendus.

Mais pourquoi ne pas continuer ? Pour un club de Fédérale , il faut un président qui soit capable d’être « banquier ». Tous les présidents que j’ai croisés cette saison le sont, sauf moi, car je n’ai pas la capacité financière de mobiliser 50 000 à 100 000 euros. Cette activité m’a mangé tout mon emploi du temps disponible, et m’a mis à l’épreuve de beaucoup de situations pour lesquelles je n’étais pas préparé. De plus, l’argent est en train de tout pourrir dans le monde du rugby. Tout le monde cherche à pomper quelque chose. Les vrais bénévoles sont de moins en moins nombreux. Notre capacité à fabriquer de l’émotion et de la conviviali­té semble être intimement liée à nos possibilit­és financière­s… Enfin, cumuler la présidence et le fait d’être impliqué dans la vie sociale, économique et politique est très compliqué. Je ne veux plus avoir un devoir de réserve sur ce que je vois, j’entends ou je lis. Or cette liberté peut être nuisible à l’USS. Ce n’est pas compatible.

Avez-vous trouvé un successeur ? Absolument pas. Je demande dès aujourd’hui au comité directeur de m’aider à chercher une personne ou un groupe de personnes qui pourront prendre en main le destin de l’USS. Je souhaitera­is que tout cela soit bouclé d’ici décembre.

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(Photo S. B.) Malgré la très bonne saison sportive de l’USS, son président Guillaume Capobianco souhaite passer la main.

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