Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Macron l’européen : l’effet et les faits

- DENIS JEAMBAR

« De toute évidence, le courant est rétabli entre Berlin et Paris comme en témoignent les déclaratio­ns de fin de sommet. »

Faut-il s’étonner du bel accueil que ses  partenaire­s européens ont réservé à Emmanuel Macron pour son premier sommet de l’UE ces jeudi et vendredi ? On connaît désormais sa capacité de séduction, son dynamisme et ce courant d’air frais que son âge fait passer dans la politique française ainsi qu’en Europe. On ne peut pas non plus taire le changement que son arrivée provoque au sein du concert de nos voisins européens après cinq années passées aux côtés de François Hollande. Tous ont dû subir l’irrésoluti­on et les maladresse­s de François Hollande. Il faudra que se fasse jour la vérité sur sa faiblesse et ses silences devant ses pairs qui ont conduit à l’effacement de la France et à un surplace d’autant plus dommageabl­e que le monde galope autour de nous. Emmanuel Macron a pu examiner de près cette terrible défaillanc­e élyséenne qui a conduit, en outre, à laisser tout le poids de l’avenir de l’Union à une Allemagne qui veut pourtant le partager avec Paris. François Hollande paradait dans les conférence­s de presse à l’issue de ces rencontres au sommet mais, en fait, ne faisait rien ou presque rien. Depuis son élection, Emmanuel Macron joue une toute autre partition. Par tempéramen­t, d’abord. Autoritair­e, il est à l’opposé de François Hollande. Par savoirfair­e aussi : il a compris la nécessité d’incarner la fonction présidenti­elle, qui n’a rien de normale, et a imposé sur le champ, face à Trump puis Poutine, la présence de son personnage sur la scène internatio­nale. Enfin, il a assumé sa position mondialist­e et européenne pour redonner confiance au pays. Son état d’esprit n’a pas échappé à ses partenaire­s européens. Ils lui ont donc réservé, au cours de ce sommet, un bel accueil. Il est vrai que, par méthode, le chef de l’État l’avait préparé avec Angela Merkel. Certes, François Hollande faisait de même mais rien n’avançait. De toute évidence, le courant est rétabli entre Berlin et Paris comme en témoignent les déclaratio­ns de fin de sommet. Pour le président français : « Quand l’Allemagne et la France parlent de la même voix, l’Europe peut avancer. » Pour la chancelièr­e, en écho : « Le Conseil européen de Bruxelles a traduit un nouvel espoir et le couple franco-allemand y a contribué. » Certes, tout, loin de là, n’est pas réglé. Angela Merkel a jugé bon de le préciser : « Nous ne sommes pas d’accord sur tout. » Si Emmanuel Macron a, sur la forme, contribué à remettre l’Europe en marche, il faut, sur le fond, qu’elle aille désormais de l’avant. Ce qui est pas loin d’être acquis même si la France a permis, semble-t-il, qu’enfin ces vingt-sept États retrouvent une envie commune.

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