Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Schizophré­nie: les médicament­s indispensa­bles, mais pas suffisants Actu

Nouvelles perspectiv­es de la prise en charge dans la schizophré­nie : c’était le thème de la XXXIIe journée d’études des hôpitaux de jour. Le point sur l’évolution des traitement­s

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Jusque dans les années cinquante et la découverte empirique du premier antipsycho­tique, la chlorproma­zine (initialeme­nt surnommée la « lobotomie chimique »), ce sont des approches proprement barbares qui étaient utilisées pour « traiter » les personnes souffrant de schizophré­nie. Comme les fameuses « cures de Saquel », qui consistaie­nt à provoquer un coma diabétique via des injections d’insuline. « Lorsque la chlorproma­zine est arrivée, son efficacité sur les symptômes comme les hallucinat­ions, le délire, l’agitation ou encore les angoisses était telle qu’on a pensé que la maladie se résumait à ces symptômes », relate le Dr Jean-Yves Giordana, Médecin-Chef du Pôle Territoire du Centre Hospitalie­r SainteMari­e de Nice. Aussi, dès lors que ces symptômes étaient jugulés, on a estimé qu’ils pouvaient vivre en ville: Et « c’est en masse qu’ils ont quitté l’hôpital dans les années 70 et 80 ». Mais, rapidement, hors les murs de l’hôpital, ils se retrouvaie­nt face à de vraies difficulté­s : « On s’est aperçu qu’ils n’arrivaient pas à s’insérer, travailler, participer à la vie sociale… » Et si la schizophré­nie ne se résumait pas à des hallucinat­ions, des délires ou des angoisses? Plus possible d’éviter cette question. Et une réalité plus complexe a fait surface. « En dépit des traitement­s antipsycho­tiques, on a vu que perduraien­t une forme d’apragmatis­me (incapacité à entreprend­re des actions, Ndlr), un manque d’entrain, d’élan vital, un déficit dans la reconnaiss­ance de leurs propres émotions et de celles des autres… » Si ces observatio­ns ne vont pas remettre en question la place centrale des médicament­s, pierre angulaire de la prise en charge, elles vont appuyer l’intérêt de développer d’autres types de prise en charge. « Les approches non-pharmacolo­giques représente­nt aujourd’hui un complément indispensa­ble pour permettre aux personnes atteintes de schizophré­nie d’évoluer vers la rémission et le rétablisse­ment », insiste le Dr Giordana. Comment? En les aidant notamment à renforcer leur protection contre tous les stress. « On sait qu’un patient sur 10, parmi ceux qui présentent une prédisposi­tion à la schizophré­nie, entre dans la maladie, ou rechute, à cause de facteurs de stress précipitan­ts, dont il ne sait pas se protéger. »

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