Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Ferrand élu à la tête du groupe REM à l’Assemblée
Les 308 députés de la République en marche ont élu, hier, l’ancien ministre Richard Ferrand, très proche de Macron, à leur tête lors de leur séminaire de cohésion destiné à établir le fonctionnement du groupe majoritaire et sa relation avec le gouvernement. Seul candidat, Richard Ferrand, ex-socialiste rallié de la première heure à Emmanuel Macron et devenu la cheville ouvrière d’En Marche !, a été élu à main levée, moins deux abstentions, lors de ce séminaire à huis clos dans la résidence du président de l’Assemblée. « Je m’attacherai à faire vivre la promesse de renouvellement des pratiques politiques dans le cadre du travail parlementaire et à donner corps, avec le gouvernement, au contrat avec la nation passé entre le président de la République et nos concitoyens » ,apromis le député du Finistère et ex-secrétaire général du mouvement présidentiel dans un communiqué. L’ex-ministre de la Cohésion des territoires, mis en cause pour une transaction immobilière, avait quitté le gouvernement sur demande d’Emmanuel Macron pour briguer ce poste stratégique.
L’élection critiquée par l’opposition
Une enquête a été diligentée par la justice après un article du Canard enchaîné révélant qu’en 2011, les Mutuelles de Bretagne avaient décidé de louer des locaux commerciaux appartenant à sa compagne, alors qu’il en était directeur général. « Je veux que tu sois mon Pierre Joxe », lui a demandé le chef de l’État, référence à l’ancien ministre ayant dirigé avec une certaine autorité le groupe PS quand François Mitterrand est arrivé au pouvoir en 1981. Porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner a déclaré ce samedi sur BFMTV qu’« il fallait un leader qui connaisse bien chacune et chacun, qui connaisse bien le projet politique sur lequel Emmanuel Macron a été élu. » L’élection quasi unanime de Richard Ferrand a suscité des critiques de certains politiques. « Une vraie bande de godillots piétinant la morale! », a tweeté l’ex-député LR Thierry Mariani. « Cequi ne conviendrait plus comme profil au sein de l’exécutif semble donc parfaitement acceptable pour présider le groupe », a dénoncé le porte-parole du Parti communiste, Olivier Dartigolles. Le fonctionnement du groupe et l’articulation de son travail avec celui du gouvernement est le thème central du séminaire, notamment en regard de la fronde sous le quinquennat Hollande.
Une femme à la tête de l’Assemblée?
Présent, comme le reste du gouvernement, Edouard Philippe a salué la féminisation de l’Assemblée, comme si « Marianne était enfin chez elle ». Certains responsables REM militent pour une femme de gauche au « perchoir ». Deux candidates se sont déclarées vendredi soir, Brigitte Bourguignon et Sophie Errante, deux ex-PS ralliées à En Marche qui entament leur deuxième mandat.