L’ex-écologiste François de Rugy au perchoir

Le député de Loire-Atlantique, ex-écologiste, était le candidat de la REM à la présidence de l’Assemblée nationale. Il remettra son poste en jeu à mi-mandat

Pour cette XVe législature, François de Rugy [photo AFP], ex-écologiste passé à la République en marche (REM), a été élu, hier, largement, avec 353 voix, treizième président de l’Assemblée nationale de la Ve République, devenant, par ailleurs, le quatrième personnage de l’Etat dans l’ordre protocolaire. Parmi les quatre autres prétendants au perchoir, JeanCharles Taugourdeau (LR) a récolté 94 voix et Laure de La Raudière (LR, groupe des «constructifs») 34 voix, a annoncé peu avant 17 h à la tribune de l’Assemblée le doyen d’âge, Bernard Brochand (LR), qui présidait la séance [lire cidessous]. Les députés ont salué l’élection de M. de Rugy par une longue standing ovation. Sur les 577 députés, 567 ont pris part au vote. Vingt-quatre bulletins étaient blancs ou nuls. La candidate du groupe « Nouvelle Gauche » (ex-groupe PS) Laurence Dumont a obtenu 32 voix et la candidate LFI soutenue par les communistes, Caroline Fiat, 30 voix. Député de Loire-Atlantique depuis 2007, M. de Rugy, ancien coprésident du groupe écologiste et ancien vice-président de l’Assemblée, a bénéficié du soutien des 308 députés REM et des 42 députés MoDem. Il avait fait campagne sur le thème de la « modernisation ». Aussitôt élu, le nouveau locataire de l’Hôtel de Lassay, âgé de 43 ans, a pris place au « perchoir » pour débuter son allocution. Après avoir exprimé l’« honneur insigne » d’avoir été choisi et rappelé « les pages essentielles de notre histoire » écrite au Palais-Bourbon, M. de Rugy a invité les députés à « s’inspirer du meilleur de ces lieux mais ne pas s’y arrêter ». Insistant sur « le défi particulier qui est le nôtre » vu l’ampleur de l’abstention, il a jugé que cela confère « une responsabilité particulière de reconquérir une confiance que des décennies de crise économique, sociale et de représentation démocratique ont érodée ».

Congrès début juillet

François de Rugy devrait présider, début juillet, la séance du Congrès réuni à Versailles par Emmanuel Macron, si sa tenue est confirmée. Il nommera un sage lors du renouvellement partiel du Conseil constitutionnel en 2019. Il présidera enfin le stratégique bureau de l’Assemblée nationale, qui gère le fonctionnement de l’institution. Ses vingt et un autres membres – six vice-présidents, trois questeurs, douze secrétaires – seront désignés, aujourd’hui, par les députés.