Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Retour sur 4 minutes et 17 secondes d’horreur

Société C8 diffuse Nice, un an après : contre-enquête sur un attentat, un documentai­re agrémenté de témoignage­s et d’une contre-enquête

- PATRICE GASCOIN

Avec Nice, un an après : contre-enquête sur un

attentat, C8 revient sur le drame qui a touché la ville le 14 juillet 2016. Et tente de comprendre comment cet attentat a pu avoir lieu. La blessure des âmes n’est pas près de guérir. C’est le premier constat qui saute aux yeux lorsque l’on écoute les différents témoins de ce documentai­re, qui revient sur l’attentat de Nice. « Quand j’ai vu la peur dans les yeux des gens, j’ai tout de suite compris que c’était sérieux », raconte un journalist­e tunisien alors en reportage sur le feu d’artifice niçois. Robert, un retraité de 80 ans qui a assisté à la scène depuis son balcon, a les larmes aux yeux lorsque les souvenirs doivent devenir des mots face à la caméra. Il y a cette Italienne, professeur de français, qui se souvient après le drame avoir « entendu le silence ; il n’y avait que la mort ». Le film de C8 retrace d’abord minutieuse­ment le déroulemen­t des faits de ce 14 juillet 2016. L’avant-attentat, les quatre minutes et dix-sept secondes d’horreur lorsque le camion fauche la foule sur la promenade des Anglais, et l’après. Puis l’enquête s’intéresse au profil de Mohamed Lahouaiej Bouhlel, l’auteur de cet attentat tué par la police. Pierre-Antoine Souchard, le réalisateu­r du documentai­re, s’est rendu en Tunisie, là où vit encore une partie de sa famille. La maman du terroriste refuse de croire que son fils est responsabl­e de cet attentat. « Pourquoi est-ce qu’il aurait fait ça ? Il avait ses papiers, ses enfants, ce n’est pas logique. » Et puis, il y a cet « ami » qui a préféré ne pas apparaître à l’image. « Bernard » est retraité. Il entretient alors une relation ambiguë avec Bouhlel, mais il apporte un éclairage surprenant. « Mohamed n’était pas croyant. Il se moquait de la religion. Il mangeait du porc, buvait de l’alcool. Une fois, il a même voulu que je l’emmène à l’église. Il m’a demandé de lui apprendre à faire un signe de croix. Nous avons prié », témoigne par écrit ce proche, qui n’a pas décelé la radicalisa­tion du terroriste. C8 revient aussi sur la polémique qui a suivi cette tuerie. Le dispositif de sécurité était-il à la hauteur ? Un avocat des familles de victimes estime que non, soulignant la faiblesse des effectifs policiers ou l’absence de plots en béton pour barrer la route. Alors qu’il y en avait quelques semaines plus tôt pour l’Euro 2016.

 ??  ?? C8 revient sur la polémique qui a suivi l’attentat. Un avocat des familles de victimes estime que le dispositif de sécurité n’était pas à la hauteur.
C8 revient sur la polémique qui a suivi l’attentat. Un avocat des familles de victimes estime que le dispositif de sécurité n’était pas à la hauteur.

Newspapers in French

Newspapers from France