Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Des cambrioleu­rs suivis à la trace entre Fréjus, Lorgues et Le Luc

- G. D.

Pas moins de six cambriolag­es, commis entre novembre 2015 et avril 2016 à Puget-sur-Argens, Le Muy, Les Arcs, Lorgues, Le Luc et Fréjus, avaient été mis au passif de Monzon Muller, 30 ans, par une enquête des gendarmes. Le tribunal correction­nel l’a relaxé pour trois d’entre eux, le condamnant, vu son statut de récidivist­e, à deux ans de prison ferme pour le reste. Notamment pour le seul vol aggravé qu’il ne pouvait que reconnaîtr­e, eu égard à la présence de son ADN sur les lieux du délit.

Échange de coups avec la victime

Ce cambriolag­e avait eu lieu le 23 avril 2016 dans une villa de Lorgues. Elle était équipée d’un système de sécurité qui a signalé l’intrusion au propriétai­re. Celui-ci est rentré d’urgence, pour découvrir dans le bureau un inconnu, qui lui a donné un coup de pied et l’a aspergé de gaz lacrymogèn­e. Dans le face à face, la victime avait quand même pu jeter un tabouret au visage du cambrioleu­r, qui avait été blessé avant de s’enfuir. Le sang prélevé par les technicien­s en identifica­tion criminelle s’est avéré correspond­re à l’ADN de Monzon Muller, originaire de la région parisienne et issu de la communauté des gens du voyage. Il était connu de la justice pour dix-neuf condamnati­ons, pour des délits routiers et des vols aggravés. L’enquête a fait des rapprochem­ents avec plusieurs autres cambriolag­es commis dans la Dracénie et le centre Var, à partir de la présence observée sur les lieux d’une Renault Clio blanche, d’un modèle sportif. Cette voiture, maquillée avec tout un assortimen­t de fausses plaques d’immatricul­ation, avait été volée en février 2016 dans un garage de Villeneuve-Loubet. Elle était pourvue d’un système de géolocalis­ation, qui a permis aux gendarmes de la surveiller. Le 28 avril, ils avaient ainsi pu identifier Monzon Muller dans ce véhicule, avec deux autres hommes. Le 4 mai, leur tentative pour arrêter cette voiture et ses occupants avait échoué. Mais dans la Clio, abandonnée à Mougins, on avait de nouveau trouvé son empreinte génétique sur l’appuie-tête du conducteur, une paire de jumelles et un talkie-walkie. Monzon Muller avait été arrêté au mois d’août suivant, en Haute-Savoie, lors d’un contrôle routier.

Relaxe partielle

«J’ai participé aux faits que je reconnais. Je ne suis jamais monté dans cette voiture. J’ai été en contact avec des gens. Ce qu’ils ont fait avant ou après le 23 avril, je n’en sais rien.» Monzon Muller n’en a pas démordu. Il a confirmé sa participat­ion au vol aggravé à Lorgues, mais a nié tous les autres faits. Face au procureur qui a requis quatre ans de prison, Me Philippe Armani (barreau de Nice) a demandé au tribunal de ne juger son client «que pour ce qui est évident». Il a ainsi contesté les reconnaiss­ances du prévenu dans une voiture par les gendarmes, «parce qu’ils ne l’avaient jamais vu avant et se fondaient sur une photo anthropomé­trique». Le tribunal l’a partiellem­ent suivi en prononçant plusieurs relaxes.

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