Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Valère Germain : « Un rapport à part avec l’OM »

Formé à l’AS Monaco où il est arrivé en 2005, Valère Germain a rejoint l’OM et quitte définitive­ment son club formateur. Malgré tout, l’attaquant n’oubliera jamais l’ASM

- PROPOS RECUEILLIS PAR MATHIEU FAURE

Monaco a perdu un très bon attaquant mais nous, la presse, avons perdu un bon client. Valère Germain, c’était l’homme parfait sur et en dehors du terrain. Aimable, disponible, toujours là pour nous sauver la mise en zone mixte ou à la Turbie quand on cherchait des réactions. Après onze saisons à Monaco, où il est arrivé en 2005 pour y débuter sa formation, l’attaquant de 27 ans a signé à l’OM, le club de son père, Bruno (19891991, 1994-1995).

Valère, ça représente quoi de signer à l’OM ? Je suis né là-bas, c’est forcément particulie­r pour moi. C’est le premier stade dans lequel j’ai vu un match de football, mon père y a joué, je l’ai vu tout petit donc j’ai un rapport forcément à part avec l’OM. Avec le temps, ma passion s’est atténuée, surtout en rentrant au centre de formation de l’AS Monaco.

Avez-vous parlé à votre père, Bruno, avant de signer ? J’en ai forcément parlé avec lui, mais aussi avec mes proches, ma femme. Mais c’est mon choix. J’ai écouté les conseils des gens mais j’ai pris ma décision seul.

On imagine que c’est compliqué de quitter votre club formateur… J’ai senti que c’était le bon moment de partir. L’OM me voulait vraiment et quoi de mieux que de quitter un club avec un titre à la clé et une saison si folle ? J’ai tout connu à Monaco : la descente, la Ligue , la dernière place, la remontée, la Ligue des champions, le titre. J’ai peut-être senti, aussi, qu’on me désirait plus à l’OM qu’à Monaco. C’est le ressenti que j’ai eu, en tout cas. Avec le recul, avez-vous pris conscience de ce que vous avez réussi avec Monaco cette saison ? Je prends conscience sans m’en rendre compte. En arrivant à l’OM, mes nouveaux coéquipier­s m’en ont parlé. Nous, on était dans le feu de l’action, on ne s’est pas forcément rendu compte de ce que l’on réalisait. Ce que l’on vient de faire, c’est extraordin­aire, les gens se souviendro­nt de notre saison pendant très longtemps. Je suis fier d’avoir connu cette aventure. En étant formé au club, c’est une sensation particuliè­re.

Quels sont vos meilleurs souvenirs monégasque­s ? J’en ai tellement. Que ce soit les deux titres, la Ligue  ou la Ligue , la saison sous Claudio Ranieri, la campagne de Ligue des champions, j’ai vécu des choses incroyable­s. Mon but contre Dortmund, en quart de finale, c’est un concentré d’émotions. Je suis arrivé au club en , j’ai passé douze ans dans la région, onze au club avec ma parenthèse niçoise, ce n’est pas rien. C’est l’endroit où j’ai vécu le plus de temps dans ma vie. J’ai rencontré ma femme ici, j’ai grandi ici, je reviendrai vivre ici à la fin de ma carrière. Monaco, Cap-d’Ail, c’est un pan immense de ma vie.

Vous allez devoir changer de vie. Comment l’appréhende­z-vous? C’est excitant quelque part. Je vais devoir déménager, trouver de nouvelles habitudes, de nouveaux repères, ça fait partie de notre métier. En étant prêté à Nice, le hasard avait fait que je n’avais pas eu besoin de déménager. Là, je vais me chercher un nouveau chez moi. Malgré tout, je reste à moins de deux heures de mon ancien domicile.

Vous savez ce qui se passe le week-end du  août ? Oui (rires). Monaco – OM. J’ai déjà coché la date. Je suis impatient de revenir au Louis-II. C’est un stade où j’ai commencé en tant que ramasseur de balle, j’y ai marqué mes premiers buts et surtout mon dernier avec l’ASM, sur mon dernier ballon, contre Saint-Étienne le soir du titre. Ce n’est pas rien comme souvenir. Et puis j’ai un lien particulie­r avec les supporters de l’ASM. Même quand c’était moins facile, que je jouais moins, ils avaient une attention particuliè­re à mon égard. Je ne vais jamais oublier Monaco. Que ce soit les fans ou le club.

L’OM, c’est un projet tentant ? C’est un projet ambitieux. L’objectif est de faire mieux que la cinquième place. Il y a beaucoup d’attente autour de l’OM, c’est un club avec beaucoup de ferveur. Quand on est joueur, c’est une belle fenêtre pour briller et réussir. Marseille a envie de rejouer les premiers rôles à l’avenir, et le discours du président, mais aussi de Rudi Garcia, était ambitieux et structuré.

Rudi Garcia vous a dit ce qu’il attendait de vous ? Il n’est pas bloqué sur un schéma tactique. Que ce soit --, --, l’important c’est de gagner. Tout est envisageab­le, je suis là pour franchir un palier.

L’OM, ça permet d’être plus médiatique pour l’équipe de France, non? On était bien exposé à Monaco aussi. Je veux continuer mon chemin, progresser avec constance et tranquille­ment. Je dois être encore plus décisif, plus régulier, l’équipe de France n’est pas une obsession. Je veux surtout faire une bonne saison et que l’OM en fasse une bonne aussi.

Les gens se souviendro­nt de notre saison pendant longtemps ” Quand on est un joueur l’OM, c’est une belle fenêtre pour briller ”

 ??  ??
 ?? (Photos AFP) ?? Après onze ans à l’AS Monaco, Valère Germain a rejoint l’OM en début de semaine. L’attaquant n’oublie pas pour autant Monaco.
(Photos AFP) Après onze ans à l’AS Monaco, Valère Germain a rejoint l’OM en début de semaine. L’attaquant n’oublie pas pour autant Monaco.

Newspapers in French

Newspapers from France