Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Sécurité routière sur les pistes avec motards
Le circuit Paul-Ricard a accueilli hier des conducteurs de toute la région pour une journée de sécurité routière. Encadrée par les motards des forces de l’ordre… qui ont eu la cote
Àfaible allure, le motard de la gendarmerie enchaîne les boucles. Puis sa moto dessine un cercle étroit, basculée vers le centre, sans décrocher. Les têtes se tournent, les yeux rivés. On s’approche. Effet garanti. « Les gendarmes sont impressionnants par leur maîtrise, siffle Frédéric, admiratif. La conduite est chaloupée, souple.» Au guidon de sa 1 300 cm3, cet employé de banque, «jeune motard depuis six ans », était l’un des 300 participants à l’opération de sécurité routière organisé hier par la préfecture. Toute la journée, il y avait du « gros calibre » sur les pistes du circuit du Castellet, qui accueillait l’opération. Venus de toute la région, les motards se sont confrontés à des situations d’urgence rencontrées sur la route.
Le regard fait tout
Ici, un obstacle à éviter. Là, un freinage extrême – « Bras tendus, mais le regard reste au devant. Ne baisse pas le regard ! », lance un policier. Et le difficile parcours à faible allure. Un gendarme de Mandelieu-la-Napoule guide. « Il faut faire prendre conscience que le plus important, c’est l’anticipation et le regard. » Il s’interrompt soudain : «Lâche l’embrayage, lâche ! » Les motards de la gendarmerie ont appris « à se libérer de toute contrainte physique. On tient la moto avec les jambes, la tête est mobile ». On se parle entre passionnés. Marie-Jo, enseignante, a été « un peu déroutée au début » par cette façon différente de prendre un virage, « à l’opposé de ce qu’on nous inculque ». Et? « C’est très efficace ! Pourquoi on ne nous apprend pas ça d’entrée ? » L’avis est unanimement partagé
Conscience
David, venu d’Antibes, a 20 ans de moto derrière lui. « On prend conscience du risque, souvent après 40 ans. D’ailleurs, la moyenne d’âge n’est pas jeune, observe-t-il. Ici, on apprend à rouler avec le plus de sécurité possible. » Pas facile dans un environnement routier de plus en plus dense. «La circulation est devenue plus compliquée. » Le must de la journée fut la parade sur la piste principale du circuit, à 13 h 09. Trois cents motos, moteurs brûlants, prêts à avaler les 5,8 km de la grande boucle du Bol d’or. Avec ouverture par les motards des forces de l’ordre, qui ne boudaient pas leur plaisir. À « petite » vitesse, « on a tiré un 167 km/h», sourit un gendarme retraité, tandis que sa passagère a vécu « un moment grandiose ».