Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Mobilisation : « Les Varois ont la culture du risque incendie »
« Dans le Var, il y a une culture du risque incendie, notamment dans la population », explique Marc Giraud, pompier dans une vie antérieure et actuel président du conseil départemental. La cause est à ce point consensuelle que la coordination entre les services de l’État, ceux des collectivités locales et les bénévoles des comités communaux feux de forêt (CCFF) serait très bien huilée, clament les acteurs de la prévention. Une convention, signée jeudi dernier entre l’État et le Département, s’en veut l’illustration. Ce document encadre les modalités de fonctionnement des forestiers-sapeurs départementaux en complément des forces (ONF, etc.) mobilisées par l’administration pour surveiller les forêts cet été. Soit « une quarantaine de bonhommes », fonctionnaires territoriaux et saisonniers, injectés dans le dispositif préventif global piloté par la direction départementale des territoires et de la mer (la DDTM, un service déconcentré de l’Etat), dont le poste de commandement (PC) « forêt » est basé à Draguignan.
Quarante-trois patrouilles
Ainsi – en plus des moyens d’attaque mis en place préventivement par les pompiers –, les services de l’État et du conseil départemental sont-ils en mesure de déployer quarante-trois patrouilles géolocalisées en temps réel, soit une centaine de personnes, sur le terrain. « Le dispositif sera opérationnel [cette semaine] », a annoncé le patron de la DDTM, David Barjon. Concrètement, ces patrouilles, chargées de sillonner des « îlots » selon un maillage territorial prédéfini, sont composées d’un véhicule 4x4 équipé d’une citerne de 600 litres et d’une motopompe, armé par deux patrouilleurs. Cela représente « une capacité d’attaque de feu naissant, explique Julien Vert, chef du service « environnement et forêt » de la DDTM. Ils ont un temps d’arrivée très court qui leur permet de limiter la propagation d’un feu en attendant l’arrivée des pompiers .»
La chasse aux barbecues
À cette mobilisation des agents de l’État et du conseil départemental, s’ajoute le rôle incontournable des CCFF, revendiquant 65 patrouilles quotidiennes – effectives depuis la mi-juin – voire le double les jours de risque incendie « sévère » ou « très sévère ». Comme « il n’y a pas de bonne réglementation sans contrôle », la campagne de prévention et de lutte contre les feux de forêt comprend un volet « rappel à l’ordre », voire « répressif », avec des patrouilles de police forestières (baptisées « Sylva ») armées par les agents assermentés de l’Office national des forêts (ONF), chargées de faire respecter les règles : prohibition des barbecues et du camping sauvage, réglementation des accès aux massifs (lire par ailleurs), etc. Des patrouilles lacustres sont également mises sur pied, avec le concours régulier de la gendarmerie du Var et en lien avec la DDTM des Alpesde-Haute-Provence, pour surveiller les rives des lacs du Verdon de jour comme de nuit, où trop de feux de camp sont encore allumés. La culture du risque n’est malheureusement pas encore l’apanage de tous.