Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

L’État, au centre des négociatio­ns entre les différents utilisateu­rs de l’eau

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Dans tous les départemen­ts de France existe une « Commission eaux et milieux aquatiques » (Cema), qui regroupe les représenta­nts des différents acteurs ayant un lien avec la gestion ou l’usage des ressources en eau. C’est selon l’avis de cette commission que les préfecture­s sont appelées à prendre des arrêtés limitant ou interdisan­t l’usage de l’eau (lire ci-dessous). Dans le Var, la Cema est animée par la Direction départemen­tale des territoire­s et de la mer (DDTM).

Sécheresse­s cycliques

Vincent Chery, directeur adjoint de la DDTM, détaille le fonctionne­ment de la Cema : « Les propositio­ns d’arrêté sont prises selon une situation “à l’instant T”, mais nous gardons une vue sur son évolution. L’été 2017, dont le début est encore plus chaud et plus sec que celui de 2016, sera difficile. Les bassins versants, qui ne reçoivent aucune pluie, devraient passer en alerte très rapidement. » Vincent Chery évoque la « normalité » des extrêmes dans une région méditerran­éenne, et rappelle que les sécheresse­s sont cycliques : « Nous avions déjà été en alerte durant la période 20032008. Entre 2009 et 2015, les étés étaient plus frais. » L’eau se faisant – logiquemen­t – plus rare en été, la DDTM et la préfecture sont appelées à réagir rapidement pour assurer les usages prioritair­es, notamment la distributi­on d’eau potable. Les réunions de la Cema permettent d’activer, en deux ou trois jours, les dispositio­ns du Plan sécheresse, tous les acteurs s’étant au préalable mis d’accord pour répartir la ressource.

Une gestion « équitable »

La surveillan­ce des usages de l’eau en cas de restrictio­n est opérée selon une logique d’équitabili­té, Vincent Chery répond à la Société du canal de Provence (SCP), qui déplore que l’État, dans le Var, ne fasse pas la distinctio­n de l’origine de l’eau dans les arrêtés préfectora­ux (lire ci-dessous ):« Ily a, avant tout, un souci d’équitabili­té : le réseau SCP n’est pas très développé dans le Haut Var. On ne peut pas interdire à certains ce qu’on autorise à d’autres. On peut toutefois reconnaîtr­e que le plan sécheresse pourrait être adapté, notamment en faveur des clients SCP. Pour cela, le Départemen­t s’en remet à la Dreal (1) et au préfet de Région, qui est chargé de superviser la gestion des ressources et du réseau de la SCP. »

1. Direction régionale de l’environnem­ent, de l’aménagemen­t et du logement.

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