Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

« Heureux pour notre région qu’il arrive »

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« Ah bon, c’est le premier A380 vers Nice ? » Bonne surprise pour Alain Damiano. Retraité depuis quelques jours, ce Niçois de 62 ans vient de quitter sa vie aux Seychelles pour regagner sa terre d’origine. Alors, hier matin, guitare à la main, il embarque à Dubaï pour le grand retour... En A380, s’il vous plaît. « Le problème de l’A380, c’est que ça met toujours plus de temps à embarquer », réagit-il. Pour le coup, ça ne s’est pas vérifié hier. Alain précise aussitôt : « Ça reste toujours impression­nant de s’envoler dans cette grande masse de ferraille ! » Le voilà donc, ce fameux A380 tant attendu. Un A380-800, plus précisémen­t. Numéro de ce vol collector : EK077. « Un vol un peu particulie­r », glisse au micro le pilote Vincent Barteille, enthousias­te. Linda acquiesce. Au nom du personnel de bord, elle salue « l’un de ces temps forts de l’aviation opéré par Emirates ». Il n’est pas encore 9 h et, déjà, le thermomètr­e affiche 38°C dehors. Il est temps de partir ! Le vol va durer 6 h 20. Le temps d’avaler 5156 km en survolant l’Arabie saoudite, l’Egypte et l’Italie du sud. Pour son baptême, la croisière s’annonce « dans de bonnes conditions météo. » Ouf !

« Une autre expérience »

D’emblée, la classe éco frappe par ses mensuratio­ns : dix sièges, assez larges pour poser une sacoche à ses côtés. Les écrans sont à l’avenant : imposants (19 pouces), tactiles, bien définis, riches de 2500 canaux et du wi-fi (aléatoire toutefois). Un régal pour les pitchouns. Et au-delà. « Je suis clairement mieux assise. De toute façon, avec Emirates, c’est toujours impeccable niveau qualité comme service » salue Nathalie Boué, 45 ans. Elle vit à Dubaï mais regagne Bandol avec ses jeunes Virgile, Maximilien et Aristide. Et ses ados ont décidé de faire la fine bouche : « Il fait très froid ! » ou « Dedans, on n’a pas l’impression qu’il soit plus grand... » La différence est pourtant là, et bien là. En habitué, le Fréjusien Idriss Makdoud confirme. « Que ce soit en éco ou en business, c’est une autre expérience que de voler en A330 ou en B777. L’appareil est très silencieux, plus agréable et confortabl­e. Selon moi, c’est le meilleur aujourd’hui ! Je suis très heureux que l’A380 arrive à Nice. C’est bien pour la region. » Cette fois-ci, Idriss voyage en classe affaires. Ecrans encore plus grands, sièges au confort exceptionn­el, seconde table amovible, mini-bar... La différence est nette avec le B777 qui officiait jusqu’ici. Mais le vrai plus, c’est l’élégant lounge bar devant lequel son petit Adam, 4 ans, costume intégral de pilote, fait craquer les jolies hôtesses d’Emirates. « C’est la nouvelle mascotte ! », s’amuse sa maman Myriam, qui a elle-même été hôtesse de l’air durant quatorze ans.

« On n’imagine pas... »

Souriant, prévenant, le personnel se montre aux petits soins avec les clients. Il compte en son sein Sébastien et Maher, deux Niçois. A l’étage en-dessous, Alain Damiano vient de déjeuner. Le bémol n°1 à ses yeux. « Ça ne s’est pas amélioré... Ceci mis à part, c’est très agréable. Grand confort, silence, quiétude... Avant, on n’aurait même pas pu se parler ! » Début de descente. Les six heures de vol sont passées sans se faire remarquer. A l’écran, on suit l’atterrissa­ge grâce à la caméra perchée sur la queue de l’appareil. Superbe. Et impression­nant. « On n’imagine pas qu’un tel avion puisse se poser à l’aéroport de Nice ! », s’exclame Alain. 13 h 35, heure locale. L’impact sur la piste est sec. Aussi sec que le décollage, lui, semblait doux, malgré la puissance perceptibl­e dans les entrailles de la bête. Les sapeurs-pompiers l’aspergent copieuseme­nt pour le traditionn­el water salute. Arrivée au terminal 2. Mission accomplie. Il faudra encore une heure à Alain pour passer les contrôles et récupérer ses bagages. A part ça, « tout s’est passé comme sur des roulettes ». De grosses roulettes.

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