Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Le week-end d’intégration d’Edouard Philippe
Le gouvernement était en réunion de travail pour vingt-quatre heures à Nancy. Objectif : créer une cohésion de groupe pour mieux aborder les grands chantiers
Le président de la République, demain devant le Congrès, va fixer le cap. Ce cap, il nous appartient à nous, membres du gouvernement, de l’atteindre » ,a déclaré, hier après-midi, Edouard Philippe lors de la conférence de presse achevant un séminaire gouvernemental à Nancy. Il s’agit « de mettre en oeuvre l’ensemble des politiques publiques sur lequel s’est engagé le président lors de sa campagne et de lui permettre, et de permettre à notre pays, d’atteindre ces objectifs, d’atteindre cette destination qu’il a fixée au pays et aux Français », a déclaré le chef du gouvernement, avec la quasi-totalité de ses ministres à ses côtés, Nicolas Hulot (Transition écologique) et Elisabeth Borne (Transports) étant retenus par l’inauguration de la Ligne à grande vitesse (LGV) Paris-Bordeaux [lire ci-dessous].
Deux interventions bien coordonnées
Le discours d’Emmanuel Macron devant le Congrès, à la veille de la déclaration de politique générale de M. Philippe, a suscité des critiques sur un Premier ministre « courtcircuité », mais l’exécutif assure que les deux interventions sont bien coordonnées. Pressé par des journalistes de dire si certaines promesses de campagne d’Emmanuel Macron pourraient être décalées dans le temps pour tenir compte du dérapage budgétaire hérité du quinquennat Hollande, le Premier ministre a éludé la question, renvoyant à sa déclaration de politique générale mardi et aux discussions budgétaires prévues d’ici à la fin juillet au Parlement. L’exécutif doit « tenir compte de la réalité, de la vérité exprimée » par le sévère rapport de la Cour des comptes sur l’état des finances publiques.
« Méthode » et « détermination »
Il a, une nouvelle fois, assuré que des mesures d’économies seraient prises pour ramener le déficit budgétaire de la France à 3 % en fin d’année, alors que la Cour des comptes a prévenu dans un rapport publié jeudi, qu’il pourrait s’élever à 3,2 % sans une « action vigoureuse et rapide » et un effort important sur les dépenses. « Il faut prendre des mesures qui ne sont pas des mesures d’augmentation des impôts. Il faut maîtriser les dépenses publiques. C’est un exercice de méthode et de détermination », a confirmé Edouard Philippe lors de sa conférence de presse hier dans les salons de la préfecture de Meurthe-et-Moselle. Le séminaire avait commencé vendredi soir par une rencontre avec quelques « héros français » – selon les termes d’Edouard Philippe – tels que l’astronaute Thomas Pesquet, la créatrice du site de cagnotte en ligne Leetchi Céline Lazorthes, ou encore Jean-Marie Schleret, figure de la défense des droits des handicapés. La journée d’hier devait permettre d’établir un diagnostic « partagé » de la situation de la France grâce aux éclairages apportés par le premier président de la Cour des comptes Didier Migaud, le procureur de la République de Paris, François Molins, et la directrice générale du Trésor, Odile Renaud-Basso. Citant l’historien Fernand Braudel pour qui les « soubresauts du temps court » empêchaient parfois de saisir l’essentiel, Edouard Philippe a précisé qu’un des objectifs de ce séminaire – amené à se répéter – « était de se soustraire à ces soubresauts ».