Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

A qui la coupe ?

Qui de l’Allemagne de Julian Draxler ou du Chili d’Arturo Vidal va s’imposer et remporter la Coupe des Confédérat­ions, à un an de la Coupe du monde russe

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L’Amérique latine face à l’Europe, l’expériment­é Chili et sa double couronne continenta­le contre l’Allemagne championne du monde mais en version jeune équipe bis : la Coupe des Confédérat­ions 2017 livre son verdict ce soir à Saint-Pétersbour­g (20h). A qui la coupe, mais qui veut la coupe ? Les footeux sont souvent superstiti­eux or, aucun vainqueur des neuf éditions n’a remporté le Mondial dans la foulée. Pour le Brésil, c’est un... fiasco à la Coupe du monde 2014 qui avait suivi son titre (3-0 contre l’Espagne dans la finale 2013). « Cette coupe n’est pas vraiment utile, elle est peut-être même superflue », a carrément lâché le ministre allemand de l’Intérieur, Thomas de Maizière, qui est aussi en charge des Sports, sur Sky Sport News, à propos d’une compétitio­n bien moins suivie en Europe qu’en Amérique latine. Il y aura en tout cas un vainqueur inédit, que ce soit un favori comme le Chili, ou l’Allemagne qui s’est invitée au rendez-vous sans aucun cadre. « Personne ne nous voyait en finale, ce n’était même pas le sujet. Nous voulions nous développer », a rappelé Joachim Löw. Avec le Mondial-2018 en priorité absolue et pour éviter de faire disputer à ses titulaires habituels trois tournois en trois ans, le sélectionn­eur avait convoqué trois champions du monde seulement (Mustafi, Ginter et Draxler) au sein d’un groupe relifté, le plus jeune du plateau, avec 24 ans et 4 mois en moyenne.

Bain de jouvence

« Ils courent beaucoup » ,ont dit les Chiliens des jeunes Allemands après leur première opposition en phase de groupes (1-1). Ce 22 juin à Kazan, la Roja avait outrageuse­ment dominé la Mannschaft en première période, néanmoins conclue sur ce score nul, avant une seconde mi-temps plus équilibrée. Plongée dans le bain russe, la classe biberon allemande a ainsi déjà déjoué les pronostics, et avec la manière : elle a empilé les buts (Australie 3-2, Cameroun 3-1, et Mexique 4-1 en demi-finale) et possède d’ailleurs les meilleurs buteurs du tournoi, Goretzka et Werner, ex aequo avec 3 réalisatio­ns. Elle présente aussi créativité (Draxler, Goretzka, Stindl), rudesse (Rudy) et solidité (Kimmich, Rüdiger, Hector). Mais aussi parfois une certaine naïveté, et des moments de flottement­s dûs à un court vécu commun.Le Chili, à l’inverse, présente la moyenne d’âge la plus élevée du plateau et même de l’histoire de la compétitio­n (29 ans et un mois). Et s’est montré plus chiche en buts (Cameroun 2-0, Australie 1-1, et le Portugal battu aux tirs au but en demi-finale au bout d’un 0-0).C’est un peu un paradoxe, puisqu’il s’appuie sur davantage de certitudes : un style de jeu offensif introduit par Marcelo Bielsa (2007-2011) et maintenu par l’actuel sélectionn­eur Juan Antonio Pizzi, et surtout un groupe mené par des valeurs sûres comme Bravo, Medel, Vidal et Sanchez, outre de précieux travailleu­rs de l’ombre (Aranguiz, Diaz, Hernandez). Il émane du groupe chilien l’idée d’une chance à saisir, qu’une participat­ion à une nouvelle Coupe des Confédérat­ions ne se présentera peut-être pas de sitôt. « Nous sommes faits pour écrire l’histoire. Nous avons écrit l’histoire en battant l’Espagne (au 1er tour du Mondial-2014, ndlr), en battant l’Argentine en finale » de Copa America, a dit Sanchez : le Chili veut étirer son âge d’or après avoir défloré son palmarès national via les Copas America 2015 et 2016, remportées à chaque fois face à l’Argentine de Messi.

Ter Stegen - Kimmich, Ginter, Rudiger - Henrichs, Goretzka, Rudy, Hector Stindl, Draxler - Werner.

Bravo - Isla, Medel, Jara, Beausejour Aranguiz, Diaz, Hernandez - Vidal - Vargas, Sanchez.

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(Photos AFP) Draxler Vs Vidal, le match des capitaines. Equipes probables :

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