Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Le «gourou» de Valbonne conteste toute contrainte

- G. D.

Près de sept ans ont passé depuis que Sean O’Neil a été placé en détention provisoire pour les faits qui lui sont reprochés. Hier devant la cour d’assises du Var, qui le rejuge une troisième fois en appel après cassation, ce ressortiss­ant australien, natif d’Irlande du Nord, a répété qu’il s’estimait innocent des abus sexuels dont il est accusé. Abus qui résultent des déclaratio­ns de trois jeunes filles qui le fréquentai­ent de très près à Valbonne, entre 2009 et 2010, alors qu’elles étaient âgées de 15 ans.

Un capital de séduction ?

Indiquant sa position de défense à l’ouverture de son procès, Sean O’Neil a dit qu’il n’avait contraint aucune des jeunes plaignante­s, aujourd’hui âgées de 22 et 23 ans. Selon lui, la proximité sexuelle qu’il a établie pendant des mois, avec celles qu’il surnommait ses “esclaves ”, relevait de la séduction. Il a même indiqué qu’il s’était « laissé faire ». Certes, il avait 38 à 39 ans au moment des faits. Mais à 45 ans, avec une calvitie naissante et une physionomi­e assez quelconque, on peine à imaginer l’attirance que pouvait exercer ce géant un peu enveloppé, sur les superbes jeunes femmes qui lui font face, au banc des parties civiles.

Entre contrainte et vulnérabil­ité

À la demande expresse des plaignante­s, ce troisième procès se déroule à huis clos. Une large place a été faite, lors des débats de l’aprèsmidi, aux experts psychologu­es qui ont eu à apprécier la personnali­té de Françoise et de Marie, deux des trois plaignante­s. C’est Marie qui, à la demande de Sean O’Neil, avec lequel elle entretenai­t une relation de couple, avait contacté Françoise, rencontrée au lycée de Valbonne, sur les réseaux sociaux. Elle les avait présentés. Selon les experts, Françoise, « en phase de découverte de la sexualité et en recherche d’expérience », avait éprouvé un « sentiment de fascinatio­n », par rapport à l’accusé, mais aussi «une notion d’emprise ». La jeune fille était apparue « intelligen­te mais immature, son manque d’esprit critique et de confiance en soi étant des facteurs de vulnérabil­ité ». S’agissant de Marie, qualifiée « d’intelligen­te, sensible et très fragile au plan psychique », un expert a évoqué «une véritable emprise ». Un état « proche de l’hypnose », qui la rendait « dépendante psychologi­quement et affectivem­ent» de l’accusé qu’elle considérai­t comme un mentor ou un gourou. Ces traits de personnali­té permettent-ils de conclure que Sean O’Neil a exercé une contrainte ? C’est une des questions qui seront posées aux jurés varois.

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(Photo DR) Au banc des parties civiles, Mes Julien Brosson, Annabel Marie et Katia Calvini représente­nt les intérêts des plaignante­s.

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