Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Protection de l’enfance: inquiétudes des professionnels, dix ans après la loi de
Dix ans après la loi de 2007 qui a réformé la protection de l’enfance, les acteurs du secteur ont exprimé leurs inquiétudes concernant les moyens qui leur sont alloués et ont relevé des insuffisances dans la prévention des situations à risque, lors d’assises nationales à Paris. Devant plusieurs centaines de participants réunis jusqu’à mardi au Palais des Congrès, a été présentée une enquête de l’Observatoire national de l’action sociale (Odas), dressant un « bilan en demi-teinte » de la loi de 2007. Cette loi devait renforcer la prévention, réorganiser les procédures de signalement des situations à risque et diversifier les modes de prise en charge des enfants. Une autre loi est venue la compléter en 2016. 290 000 mineurs faisaient l’objet d’au moins une mesure de protection de l’enfance (placement en familles d’accueil ou foyers, ou suivi à domicile) fin 2014 en France, selon l’Observatoire national de la protection de l’enfance (ONPE). Le nombre de jeunes majeurs concernés est estimé à près de 21.500. « Il faut amplifier les efforts déjà entrepris », a déclaré dans un message vidéo la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, en charge de la famille et de l’enfance. Elle a promis de « développer les actions de soutien à la parentalité » et assuré que le premier plan de lutte contre les violences faites aux enfants, annoncé par le précédent gouvernement, serait « poursuivi ». « Une stratégie interministérielle pour la protection de l’enfance, de l’adolescence et de la jeunesse sera élaborée pour la période 2018-2022 ». Près de 90 % des 2 000 personnes interrogées par l’Odas (travailleurs sociaux, personnels administratifs, professions médicales...) ont déploré un manque de moyens financiers pour mener à bien leur mission. 54 % pensent que la protection de l’enfance n’a pas su s’adapter à la prise en charge croissante des mineurs isolés étrangers ces dernières années.