Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Calmejane dans la roue de Voeckler

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Le Tour de France a découvert hier Lilian Calmejane, un Albigeois de 24 ans promis à prendre la suite de son chef de file Thomas Voeckler par son tempéramen­t d’attaquant et sa lucidité. A l’inverse de l’ex-maillot jaune du Tour de France, en fin de carrière (il a prévu d’arrêter sur les Champs-Elysées), le rouleur de Direct Energie s’est imposé dès sa première saison, l’an passé, dans le peloton profession­nel. Une victoire d’étape sur la Vuelta a signé des débuts fracassant­s dans les grands tours. Cette année, le coureur du Sud-Ouest a logiquemen­t pris du galon dans la formation de Jean-René Bernaudeau. Six victoires, dont trois courses par étapes (Etoile de Bessèges, Semaine CoppiBarta­li, Circuit de la Sarthe). Et la sélection, garantie tôt en saison, pour le Tour de France. Malade lors du Championna­t de France, fin juin, Calmejane a saisi la première ouverture, hier, sur un terrain vallonné qui lui convient à merveille. Il est sorti du peloton avec deux autres coureurs, le Belge Thomas De Gendt et le Français Pierre-Luc Périchon, à une soixantain­e de kilomètres de l’arrivée pour revenir sur l’échappée du jour. « Je me suis dit que si j’attendais, j’allais faire un top 20 à l’arrivée. J’ai demandé à Sylvain (Chavanel) et à Thomas (Voeckler) si cela les intéressai­t puis j’y suis allé. Toutes les étapes sont bonnes à prendre. »

Avec le sourire

Clairvoyan­t, il a expliqué l’échec de l’opération: « L’échappée n’a pas eu beaucoup de champ. Je pensais que les gars seraient plus frais quand on les a repris. Heureuseme­nt, il y a eu quelques bons relais. Mais, après, je me suis retrouvé esseulé un peu loin de l’arrivée. Il m’a manqué un grand Thomas De Gendt. » « Le vent de face ne nous a pas aidés. Le peloton est très organisé, tout le monde a des ressources en début de Tour. Quand le peloton a le coureur de visu sur les longues lignes droites, c’est très difficile », a-t-il reconnu sans se départir de son habituel sourire. Calmejane a annoncé qu’il recommence­rait dès que l’opportunit­é se présentera­it. « Les promesses faites au départ du Tour sont tenues. On est une équipe tournée vers l’offensive. » En deux journées, trois coureurs de son équipe se sont retrouvés à l’avant (Boudat sur la route de Liège, Sicard et Calmejane sur celle de Longwy). Dans un registre intermédia­ire, façon Gallopin ou Voeckler, le Tarnais a toutes les chances de briller sur le Tour de France. Même si, modestemen­t, cet autodidact­e qui se passe d’entraîneur - une rareté dans le cyclisme contempora­in - évoquait ses limites en début de saison: « Je suis trop lourd pour grimper et trop léger pour sprinter. »

Voeckler, son aîné (38 ans), aurait pu dire la même chose. Mais, le palmarès en fait foi, l’ancien champion de France a gagné des étapes du Tour, au sprint (dans une échappée) et en montagne.

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(Photos AFP) Lilian Calmejane a reçu le prix de la combativit­é hier pour avoir tenté un contre audacieux qui n’a, hélas, pas abouti.

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