Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Réglementée
Situé sur les rives du lac d’Esparron, le site accueille jusqu’à 1500 personnes par jour. Le maire a décidé de réglementer l’accès pour plus de sécurité.
Un petit coin de paradis. Les pieds dans l’eau, le regard au large… une oasis de verdure dans la chaleur de l’été. C’est ici, sur les rives du lac d’Esparron-de-Verdon que des milliers de touristes et locaux ont pris leurs habitudes chaque été. Depuis les années quatre-vingt, le site de Saint-Julien Plage est sans cesse plus fréquenté, tandis que rien n’a été fait pour en réguler l’accès et sécuriser les lieux. « On ne peut plus se cacher derrière son petit doigt, s’il arrive quoi que ce soit… » Aux manettes de la commune depuis 2014, le maire Emmanuel Hugou a décidé de s’attaquer au problème. Quitte à ne pas se faire que des amis. Mais entre « ne rien faire » et« tout interdire », l’édile a cherché une troisième voie « dans une démarche honnête et réglementaire ». D’abord, pour répondre à des impératifs de sécurité, impérieux eu égard à l’accessibilité du site. Niché au fond d’une crique étriquée, au bout d’une route sinueuse longue de huit kilomètres, Saint-Julien Plage est un fléau pour toute intervention des secours. Pour un accident de personnes comme pour la lutte contre l’incendie. Jusqu’alors, les « parkings open-bar », en double file sur la route d’accès et responsables de « la constipation véhiculaire (sic !) », n’autorisaient ni retournement, ni passage d’une colonne de sapeurs-pompiers. Fini aussi le stationnement les roues dans l’eau. Le respect de la bande de protection littorale, à cinquante mètres du milieu aquatique, vient définir les seuls emplacements admis pour garer son véhicule. Dans la limite des places disponibles, avec une capacité d’accueil de deux cents voitures, à laquelle nul ne pourra déroger. Le filtrage des véhicules en amont, à hauteur de la chapelle Notre-Dame des OEufs, sera également le point de passage obligé pour s’acquitter de la redevance de stationnement (lire ci-contre). Les deux snacks, installés là depuis plus de trente ans, ont aussi désormais une existence légale. Et devront pourvoir aux frais de fonctionnement du site par le biais d’une redevance pour l’occupation du domaine public. À l’instar des parkings, ils ont été contraints de s’éloigner à plus de cinquante mètres des berges et s’installer sur une petite butte aménagée pour l’occasion. Cette nouvelle réglementation fera l’objet de contrôles permanents durant toute la saison, avec deux équipes de personnels mobilisées pour la circonstance. Les écogardes du Parc naturel régional du Verdon sont également habilités à intervenir sur le site. Enfin, à l’avenir devrait être aménagé et matérialisé un véritable espace de baignade pour les familles, surveillé par des maîtres nageurs. Comme quoi, même après des décennies de mauvaises habitudes, il n’est jamais trop tard pour régulariser certains états de fait.