Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
De Draguignan au Muy : le Sdis sur le départ
D’ici 2018, la direction départementale des services d’incendie et de secours du Var va migrer vers la cité voisine, à la Zac des Ferrières, dans des locaux auparavant occupés par l’entreprise Schlecker
Il n’y a pas de fumée sans feu. Les rumeurs qui se propageaient ces derniers mois sur le déménagement de la direction départementale des services d’incendie et de secours du Var en direction de la zone des Ferrières au Muy se sont confirmées, hier après-midi, lors d’une conférence de presse au centre Jacques-Vion. Dès 2018, les locaux (Codis, ateliers techniques, administratifs et logistiques) vont migrer progressivement, boulevard des Ferrières, dans le bâtiment appartenant à la société CapSud et auparavant occupé par Schlecker. D’ici 2019, la direction départementale des Services d’incendie et de secours aura donc définitivement quitté le sol dracénois. Mais restera en Dracénie. Un moindre mal pour le personnel qui a longtemps craint un rapprochement en direction de l’aire toulonnaise et la préfecture.
Un projet de M€
«Le classement en zone rouge impose une sécurisation des personnes avant le 11 février
2019. C’est la deadline», a rappelé la présidente du conseil d’administration, Françoise Dumont. «On ne peut pas accepter qu’en période de catastrophe, des installations, qui doivent être avant tout en fonction, soient inopérantes». Arrivée en 2014, soit quatre ans après les dramatiques inondations du 15 juin 2010, qui ont vu la mise sous pression du bâtiment avec une montée de l’eau à 1,40 m, l’élue départementale a longtemps planché sur le dossier avec les membres du conseil d’administration, élus locaux et départementaux. Pas évident de trouver un site stratégique, fonctionnel et susceptible d’accueillir 290 agents ainsi que le matériel. D’ailleurs, le centre JacquesVion aménagé au début des années 70 avec un premier bâtiment, a connu deux extensions (dans les années 90 et début 2000) avant d’arriver à saturation, une partie de l’équipement et des véhicules étant aujourd’hui encore parquée
dans des locaux loués 53 000 euros par an aux Incapis. « Après avoir étudié tous les scenarii, et en l’absence de terrain sur la commune de Draguignan susceptible de répondre aux besoins, cette solution s’est avérée la plus économique », a confirmé le colonel Eric Martin. Cet espace déjà bâti et aménagé sur 2 hectares, permettra de regrouper tous les services sur un même site et d’envisager leur développement. Estimé à 7,5 M€ par les Domaines, le bâtiment comprenant trois étages de bureaux à proximité immédiate de la sortie de l’autoroute A8, devrait être acquis pour 6,5 M€ . 2,5 M € de travaux étant nécessaires pour l’adapter aux besoins du Sdis, le coût total de l’opération est évalué à 9 M€ (1).
« Une opportunité rare»
«C’est une opportunité rare qui correspond aux besoins d’aujourd’hui et de demain. En outre, l’un des atouts réside dans la bonne construction du bâtiment. Parfaitement isolé, il permettra de faire des économies sur le fonctionnement », a ajouté le colonel Martin tout en précisant
«c’est la chaussure parfaitement adaptée au pied du Sdis». Un avis partagé par les conseillers départementaux Marie Rucinski-Becker et Jean-Bernard Miglioli. «C’est avec douleur qu’on voit un service quitter Draguignan. C’est le moins mauvais choix qui vient d’être pris. Il va définitivement retirer cette épée de Damoclès qui planait sur le Sdis», a indiqué Jean-Bernard
Miglioli. «Je me souviens des propos du préfet qui habilement faisait remarquer que seuls deux départements, dont le Var, n’avaient pas les Sdis dans la ville préfectorale. C’était déjà les prémices de quelque chose… On sentait finalement qu’il y avait toujours ce serpent de mer, qui date de plus de 20 ans, sur un éventuel départ de ces services vers Toulon.», a conclu l’élu départemental.