Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

S’adapte, ou on tombe…»

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Avez-vous déjà en tête une idée de nouveau film? Éric Toledano: « Oui, mais pour être honnête, c’est toujours conditionn­é par l’accueil du film précédent. Ce soir, on démarre par Toulon, où on a des souvenirs très forts, puis Marseille et Aix-en-Provence, on est encore en train d’avoir des premiers retours sur le film, de découvrir. On se prépare au jour J de la sortie nationale. Le sens de la fête ne sort que le  octobre, mais tant qu’on ne sait pas comment le film a été reçu... Vous ne réagissez de la même manière quand vous sortez d’un échec ou d’un succès. Olivier Nakache: « Pour Nos jours heureux, on était venus ici fébriles. C’était un deuxième film et je me souviens qu’on nous disait d’arrêter de stresser, que ça allait cartonner. Ça nous a faits du bien… »

C’est ce qui vous a poussé à revenir à Toulon. Eric Toledano: « Il y avait aussi eu Intouchabl­es, le cinéma Pathé avait démonté les sièges pour organiser une belle projection pour des personnes tétraplégi­ques… C’était spécial. Toulon reste une ville incontourn­able, c’est évident autant que Marseille et Aix. À la base, comment est venue l’idée du film? Éric Tolédano: « Ce n’est pas pour plomber l’ambiance, mais à l’origine, on était un peu triste durant l’année , un peu comme tous les Français devant l’avalanche de mauvaises nouvelles à la télé ou dans les journaux. Je ne sais plus qui disait que la comédie était de la tristesse déguisée, j’ai l’impression qu’on avait envie de se changer les idées. Et puis on a vécu avec Intouchabl­es un phénomène exceptionn­el, l’impression de sentir la salle bouger, vivre. Je ne sais pas comment font les dramaturge­s mais nous, le rire du public nous a vraiment manqué. On avait envie de se retrouver dans des salles pour écouter et partager le film, simplement. Et puis, ce qu’on raconte, c’est aussi une petite métaphore de notre histoire, ce que dit souvent le héros: “Ou on s’adapte, ou on tombe…” En fait, on n’a pas vraiment le choix: autour de nous c’est un peu le chaos, ce n’est pas trop joyeux, mais à un moment on y va. Le social est un épais volet de notre filmograph­ie. On n’a jamais fait rire avec l’artificiel, on a décidé de faire rire avec le handicap, la banlieue… Tous les sujets qui font peur! »

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Jean-Pierre Bacri

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