Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Draguignan: le jeune stagiaire avait été écrasé sur un chantier
Une peine de huit mois de prison avec sursis a sanctionné mardi, au tribunal correctionnel de Draguignan, la responsabilité d’un chef d’entreprise du bâtiment, dans le décès d’un jeune stagiaire de 16 ans, sur un chantier à Draguignan. L’entreprise de ce maçon a été condamnée, en tant que personne morale, à 10000€ d’amende pour cet homicide involontaire.
Ecrasé par une lourde fourche
L’accident avait eu lieu le 27 mai 2015, sur le chantier de rénovation d’un hôtel de Draguignan. L’entrepreneur avait été sollicité pour installer un volumineux comptoir. La manoeuvre consistait à soulever la charge, au bout d’une fourche, avec un engin de levage, pour la déposer à l’endroit prévu. Le professionnel recevait ce jour-là un jeune garçon, d’un foyer d’aide à l’enfance, en stage de découverte. L’adolescent l’avait accompagné sur ce chantier, dans le camion benne sur lequel était posée la fourche, qui devait être articulée sur l’engin de levage. Au moment où l’entrepreneur a enlevé les sangles qui la maintenaient, la fourche de 450 kg a glissé par une ridelle du camion qui avait été ouverte, et a écrasé le jeune stagiaire. Le malheureux a succombé rapidement à une hémorragie massive.
Pas de consigne
Face au tribunal, l’entrepreneur ne parvenait toujours pas à comprendre comment ce drame avait pu survenir. « C’est peut-être le jeune qui a défait la ridelle. Mais il n’avait pas à le faire, il savait qu’il n’avait pas à toucher. » Selon le rapport de l’inspection du travail, l’entrepreneur n’avait donné aucune consigne de déchargement. Il avait en ce sens méconnu son obligation d’information et de formation. Ce que le président a résumé d’une phrase : «Ce qui vous est reproché, c’est de ne pas avoir mis en garde un jeune qui n’était là que pour observer. » Pour la défense, on ne pouvait lui reprocher un défaut de sécurité, dans la mesure où il n’avait à aucun moment demandé à la jeune victime de participer à la manoeuvre. Au plan civil, le tribunal a alloué 15000€ de dommages et intérêts à chacun des trois frères et soeurs de la victime.