Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Le Prince Albert en Toscane chez l’artiste varois Bezzina

Comme promis en septembre dernier à Saint-Tropez, le souverain a rendu une visite amicale de deux jours à l’artiste toulonnais Bernard Bezzina, la semaine dernière à Pietrasant­a

- Textes et photos : Franz CHAVAROCHE, à Pietrasant­a (Italie) fchavaroch­e@nicematin.fr

En septembre dernier, le prince Albert II s’était rendu à Saint-Tropez pour visiter l’exposition de l’été 2016 du sculpteur varois Bernard Bezzina, intitulée Divition III et rassemblan­t cinq oeuvres monumental­es. Une rencontre au cours de laquelle le souverain avait promis à l’artiste de le rejoindre en Italie afin d’y découvrir ses ateliers. Promesse tenue. En fin de semaine dernière, le prince Albert II, accompagné de quelques proches collaborat­eurs a en effet effectué un déplacemen­t privé de deux jours en Toscane. Arrivé en hélicoptèr­e sur le petit aéroport municipal Cinquale, où il a été accueilli par Bernard Bezzina et son épouse, c’est dans la plus grande discrétion que le souverain a rejoint Pietrasant­a, la cité d’art par excellence. Un voyage placé sous le signe de la culture, de l’amitié et de la simplicité.

De l’atelier de l’artiste aux ateliers de fonderie

Après une rapide halte au milieu des oliveraies au restaurant CasAle, sur les hauteurs de Pietrasant­a, pour un déjeuner typique de la gastronomi­e italienne – avec Alessandro et Diego aux fourneaux, le prince Albert et sa garde rapprochée se sont lancés dans un véritable marathon culturel. Point de départ : l’atelier de Bernard Bezzina, installé en Toscane depuis de nombreuses années l’artiste y travaille ses modèles et réalise ses sculptures en taille réelle et définitive. Le Prince a pu y découvrir le prochain projet du sculpteur varois : une main en terre glaise de trois mètres de long qui pointe avec son index une direction. « Un travail sur la force et la fragilité, sur la métamorpho­se du corps qui devient main » ,décrit l’artiste. Le prince Albert II n’a pas manqué d’y apposer une empreinte de doigt avant de la signer de ses initiales « A.G. ». «Curieux du travail des assistants et de comprendre les différente­s étapes des réalisatio­ns », il a ensuite pu découvrir les fonderies de la famille Lucarini. Une découverte des ateliers de cire et des prochaines oeuvres de l’artiste toulonnais : «Une main qui accueille ou qui reçoit, un poing qui impose, un doigt qui montre une direction », et l’imposante fusion de 350 kg de bronze blanc chauffés à 1 250 degrés pour cinq pièces en cours de réalisatio­n : « Quand le liquide devient solide ». Impossible de découvrir Pietrasant­a, sans aller saluer Massimo Galleni dans sa marbrerie : cet ancien sculpteur avec comme chapeau sur la tête l’emblématiq­ue couvre-chef des ouvriers, un journal plié, a fait découvrir au Prince de Monaco les coulisses des ateliers de marbre.

Visite de la vieille ville et du musée Dei Bozzetti…

C’est à pied, en toute simplicité, que le chef d’État, portant casquette et lunettes de soleil, a découvert le centre historique de cette ville fréquentée par les plus célèbres sculpteurs italiens et internatio­naux de ce siècle et du siècle dernier. De la Piazza del Duomo à l’église San Martino, en s’attardant dans le cloître de l’église Sant’Agostino, Albert II a pu découvrir, au musée Dei Bozzetti, les oeuvres originales en plâtre des artistes qui ont résidé à Pietrasant­a et qui ont laissé une trace importante dans le monde de l’art. César, Fernando Botero, Jean-Michel Folon, Sacha Sosno, Arnaldo Pomodoro, Anna Chromy, Henry Moore, Jean-Robert Ipousteguy, mais aussi Bernard Bezzina. Le lendemain, avant de reprendre l’hélicoptèr­e direction Monaco puis un avion pour Düsseldorf [pour assister au départ du Tour de France, ndlr], le prince de Monaco, sous la conduite de Franco Barattini, a pu découvrir à Carrare le site d’extraction à ciel ouvert des caves de Michelange­lo. Un site magnifique d’où un marbre pur comme du cristal, le plus fin et le plus luxueux est extrait. Une ouverture de cave exceptionn­elle, dans un site avec vue sur la mer à 360°. Ce marbre d’une pureté exceptionn­el a été utilisé pour des sculptures comme le David de Michel-Ange, quelques cheminées de l’Hôtel de la Marine ou antiquités égyptienne­s.

 ??  ?? Le prince Albert a pu suivre toutes les étapes de fabricatio­n des sculptures de l’artiste varois, Bernard Bezzina.
Le prince Albert a pu suivre toutes les étapes de fabricatio­n des sculptures de l’artiste varois, Bernard Bezzina.
 ??  ??
 ??  ?? Dans l’atelier de Bernard Bezzina, le prince Albert a posé ses initiales sur l’oeuvre du sculpteur toulonnais Il a ensuite découvert les fonderies de la famille Lucarini et salué Massimo Galleni dans sa marbrerie
et
Dans l’atelier de Bernard Bezzina, le prince Albert a posé ses initiales sur l’oeuvre du sculpteur toulonnais Il a ensuite découvert les fonderies de la famille Lucarini et salué Massimo Galleni dans sa marbrerie et

Newspapers in French

Newspapers from France