Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

«L’arrêt des subvention­s? Une bénédictio­n!»

- SO. B.

Pour être provocatri­ce, l’affirmatio­n soulève des questions. Un salarié licencié décrit ainsi le virage pris par l’Odel : « L’arrêt des subvention­s ? Mais c’était une bénédictio­n. » Une bénédictio­n ? Le directeur général de l’Odel explique combien la baisse, puis l’arrêt des subvention­s ont contraint l’associatio­n à s’ouvrir au privé. Dans cette démarche, l’Odel est devenue actionnair­e de deux sociétés, créées en 2014. Aujourd’hui, l’associatio­n jouit d’une grande liberté pour gérer ses centres de vacances et dans cette optique, la fin de la période subvention­née aurait fini de déverrouil­ler le système. « L’Odel a cessé d’être orienté vers son objet social, qui défend des valeurs éducatives et citoyennes », critique un ex-salarié.

« Oui à plusieurs clientèles »

« L’Odel a su anticiper des changement­s majeurs et assume sa stratégie d’accueillir plusieurs clientèles, dans un même lieu », répond le directeur général de l’Odel, Marc Lauriol. « Si vous êtes monoclient, vous êtes mort et vous licenciez beaucoup plus de personnes. » Dans certains centres de vacances (La Londe, Vars), « il peut y avoir une nuit un enfant, puis une nuit un adulte », schématise-t-il. Le catalogue de l’Odel (associatio­n) fait la promotion des séjours commercial­isés par OdelÉvasio­n (entreprise). Au numéro de téléphone composé pour réserver un appartemen­t au pied des pistes de ski avec jacuzzi, une voix répond : « Bonjour et bienvenue à l’Odel ». L’Odel jongle entre ses deux branches d’activités – associativ­e et commercial­e. C’est la ligne défendue par Marc Lauriol qui assume de faire cohabiter un secteur nonfiscali­sé (séjours enfants, pouvant être subvention­nés et agréés éducation populaire) et un secteur fiscalisé, « qui paie de la TVA et de l’impôt sur les sociétés ». Les liens entre associatio­n et sociétés sont clairs, assure-t-il. « Le commissair­e aux comptes a fait des convention­s entre les entités, qui appartienn­ent à l’Odel à 100 %. » Le but est même de faire baisser des charges fixes communes. Un acte de bonne gestion selon la direction. 1. L’Odel (associatio­n) a signé des baux emphytéoti­ques, ou bien est propriétai­re de ses sites de vacances. 2. Depuis les années d’après-guerre, jusqu’à 2015.

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