Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Assises: vingt ans en appel pour les viols de Valbonne

Peine maximum, en appel après cassation, pour Sean O’Brien, accusé de viols et corruption sur plusieurs lycéennes de Valbonne en 2009 et 2010. La défense envisage un second pourvoi

- G. D.

Un an de plus pour un troisième procès. Quelle que soit la suite de la procédure, on ne pourra aller au-delà en matière de répression. Statuant en appel, après deux procès criminels et une cassation, la cour d’assises du Var a condamné hier Sean O’Neil à vingt ans de réclusion. C’est le maximum de la peine prévue par le code pénal, pour les faits qui lui étaient reprochés. À savoir les viols ou les corruption­s de quatre lycéennes de 15 ans, entre 2009 et 2010, à son domicile de Valbonne.

Sept ans de détention provisoire

Des jeunes filles sur lesquelles ce ressortiss­ant australien de 45 ans, un géant de 1,98 m, génie de la sécurité informatiq­ue, et hindouiste adepte de Krishna, avait exercé une fascinatio­n qui s’était muée en emprise. En détention provisoire depuis septembre 2010, Sean O’Neil avait été condamné pour ces faits en octobre 2013 à quinze ans de réclusion par les assises des Alpes-Maritimes, puis à dixneuf ans en mars 2015 par les assises d’appel des Bouchesdu-Rhône.

Pas un gourou

Son pourvoi en cassation avait prospéré en octobre 2016, quand la cour avait retoqué la décision des jurés d’Aix-en-Provence, non sur les faits principaux, mais sur la procédure qui avait conduit à le condamner aussi pour séjour irrégulier. Face aux réquisitio­ns de vingt ans de l’avocat général Manuel Munoz, Me Dominique P. Teboul a longuement argumenté hier, devant la cour, la version de l’accusé en défense. Fidèle à la position de Sean O’Neil depuis l’origine de l’affaire, elle a plaidé le fait que cet homme avait subi sept ans de détention provisoire, depuis septembre 2010, «pour avoir participé à des ébats sexuels avec des adolescent­es en quête de découverte ». Elle a réfuté le qualificat­if de “gourou ”, en référence aux deux heures de prières quotidienn­es à Krishna, auxquelles les plaignante­s disaient avoir été astreintes, avant de prendre part à des relations intimes de groupe. Elles y donnaient à l’accusé le titre de “mon roi”, luimême les appelant “esclave”.

La louve Alpha

«Le fait d’être un adepte de Krishna ne fait pas de lui un maître spirituel. Ceux qui l’ont approché disent qu’il a toujours pratiqué son culte discrèteme­nt, avec son chapelet de perles et ses méditation­s. Et les plaignante­s n’avaient pas la moindre culture religieuse. Un gourou leur aurait enseigné. Ce qui les a séduites, c’est qu’il est doux. » Selon sa thèse pour l’acquitteme­nt de l’accusé, Marie, la première lycéenne qui avait décidé de vivre avec Sean O’Neil, avant de convaincre Françoise de constituer un ménage à trois, était la principale responsabl­e. «C’est la louve Alpha, la dominante, bisexuelle et sadomasoch­iste, qui l’a rencontré sur Internet et l’a utilisé pour s’échapper de la maison familiale. Avant de faire rentrer d’autres filles. » Manifestem­ent, les jurés varois n’ont pas adhéré à cette présentati­on de l’affaire. Après le verdict, et après en avoir discuté avec le condamné, Me Teboul a annoncé qu’un second pourvoi en cassation était envisagé.

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(Photo DR) Après le verdict, Me Dominique Teboul a évoqué un possible second recours en cassation.

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