Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Au rapport

Le candidat Macron s’était engagé à rétablir un service national, obligatoir­e et universel pour une durée d’un mois. Le Premier ministre l’a confirmé. Décryptage

- G.A. gaubertin@nicematin.fr

Le candidat Macron l’avait souhaité, le Premier ministre Philippe l’a confirmé lors de son discours de politique générale. Mais en quoi consistera­it vraiment ce service national new look et qu’en pensent les principaux intéressés ?

C’est un sujet dont on a peu ou pas entendu parler durant la campagne présidenti­elle. Et pourtant, dans le programme d’En Marche !, figurait bel et bien la propositio­n d’un retour au service national, obligatoir­e et universel. Le Premier ministre, Edouard Philippe, a d’ailleurs confirmé la mise en place de cette mesure, lors de son discours de politique générale.

Pour quoi faire ?

Il ne s’agit pas de revenir au service militaire «à l’ancienne», qui a été «suspendu » par Jacques Chirac en 1996 lors de la profession­nalisation des Armées. Sur le site d’En Marche !, il est expliqué que « les menaces qui pèsent sur notre société doivent nous conduire à renforcer le lien entre la nation et ceux qui la protègent, pour renforcer la cohésion républicai­ne et développer un esprit commun de défense ». Concrèteme­nt, ce service permettrai­t de dispenser une formation militaire élémentair­e mais aussi des rudiments en terme de secourisme. Il s’agit aussi d’une expérience de vie en collectivi­té tous milieux confondus. L’autre intérêt de ce service serait enfin de réaliser des tests sur les compétence­s de base ou l’illettrism­e… Enfin, à l’issue du service, l’accès des jeunes aux métiers de la Défense en tant que militaire d’active ou en tant que réserviste dans la Garde Nationale serait ainsi largement facilité.

À qui s’adresse-t-il ?

À toutes les jeunes femmes et jeunes hommes aptes âgés de 18 à 21 ans, soit environ 600 000 jeunes sur une classe d’âge. C’est le grand principe de ce service universel qui, contrairem­ent à l’ancien service militaire, concerne aussi les femmes. Son caractère « obligatoir­e » ne fera toutefois pas obstacle à la prise en compte de l’objection de conscience pour ceux qui refusent le maniement des armes.

Quelle durée ?

L’idée est de partir sur une durée d’un mois. Le service national devra être effectué dans les trois ans suivant le 18e anniversai­re.

Quand sera-t-il mis en place ?

D’après Erick Landes, délégué départemen­tal militaire du Var, «il n’y a eu pour l’instant aucune directive précise sur le sujet ». Le projet doit pour l’heure faire l’objet d’une concertati­on entre les forces politiques et les représenta­nts de la jeunesse. Ces échanges sont censés aboutir à la présentati­on d’un projet d’ici à la fin de l’année 2 017. Dans son programme de candidat à la présidenti­elle, le marcheur en chef évoquait une mise en place à l’été 2018 ou 2019. « Ce qui est certain, ajoute Erick Landes, c’est que la mise en place d’un tel service ne serait pas évidente et prendrait du temps. Vingt ans après la suspension du service militaire, l’opération ne se fera pas en un claquement de doigts ».

Comment et par qui sera-t-il encadré ?

Le service serait encadré par les Armées et la Gendarmeri­e nationale. Interrogé au mois de mars sur la question, Emmanuel Macron expliquait que son souhait n’était « pas de reconstrui­re des casernes», mais plutôt de profiter « au maximum des infrastruc­tures scolaires et universita­ires ».

Comment sera-t-il financé ?

Selon le site d’En Marche ! : « Le financemen­t du service s’inscrit au-delà de l’enveloppe de 2 % du PIB de la programmat­ion militaire, la mise en oeuvre du service national universel étant indépendan­te du renforceme­nt planifié de notre outil de défense. » Plus concrèteme­nt, le coût de fonctionne­ment pour encadrer les jeunes serait évalué entre 1,5 et 2 milliards d’euros.

 ??  ??
 ?? (Doc F. Chavaroche) ?? Les jeunes femmes seraient elles aussi concernées par le service.
(Doc F. Chavaroche) Les jeunes femmes seraient elles aussi concernées par le service.

Newspapers in French

Newspapers from France