Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Bulle de recueillem­ent et de prière pour les familles

La journée d’hommage s’est ouverte hier, à 10 heures, par une messe oecuméniqu­e célébrée à la Villa Masséna. Instant de communion pour une cérémonie à huis clos hors public et caméras

- VÉRONIQUE MARS vmars@nicematin.fr

Dans les jardins de la Villa Masséna, une harpe se fait entendre. Cascades de notes claires qui montent vers le ciel d’azur. Prélude apaisant pour un temps de prière oecuméniqu­e qui a ouvert, hier, à 10 heures, la longue journée d’hommage solennel, un an après. Orchestrée par Alpes-Maritimes Fraternité, cette messe interrelig­ieuse a uni les représenta­nts des cultes juif, bouddhiste, catholique, musulman, protestant, orthodoxe grec et arménien, autour des familles des victimes et des blessés de l’attentat. Une cérémonie en forme de bulle de recueillem­ent qui s’est déroulée à huis clos. Hors public, hors caméras et photograph­es de presse.

La longue, l’interminab­le liste des victimes

Volonté des familles de se retrouver ensemble. De se ménager un temps d’échange et de partage, aux côtés du maire, Christian Estrosi, des élus de la Ville, à deux pas du monument du souvenir provisoire dressé sur la pelouse, au milieu de portraits souriants de « nos anges ». La harpe, fil conducteur d’une belle cérémonie marquée par des gestes forts, tout en symboles. Par 86 bougies allumées, une par une, pendant que la longue, l’interminab­le liste des victimes est égrenée. 86 prénoms et noms, lus à quatre voix dans un silence de plomb. Assises, les familles écoutent ce rappel des morts aux vivants qui donne toute l’horreur de cet attentat.

« N’ayez pas peur ! »

Des gestes encore et toujours appelant à l’union. Par des messages d’espérance et de paix lancés par les représenta­nts des divers cultes. « N’ayez pas peur », « cultivez le dialogue fraternel», «soyez équitables et justes ». Les prières s’enchaînent pour « ne pas boire à la coupe de l’amertume et de la haine », mais au contraire tourner le dos «aux thèses destructri­ces qui tentent de justifier la barbarie ». Silence. La harpe reprend ses notes célestes. Instant de fraternité, de partage lorsque les représenta­nts des cultes se mêlent aux familles pour former une chaîne de la solidarité. Main dans la main, coeur contre coeur, pour partager une même douleur. Cette fois-ci, la harpe se tait pour une minute de silence. Puis s’ouvre le temps de l’offrande. Le temps de s’incliner devant la fontaine surmontée du coeur de Nice, sur lequel sont gravés les 86 noms des victimes. Le temps de déposer une rose blanche au milieu des cadres et des photos. Une par une, les familles défilent dans le silence. Parents, enfants, frères, soeurs, oncle, tantes… Tous serrés les uns contre les autres, comme pour mieux s’épauler.

Jardins ouverts au public

Hier matin, les familles ont pris tout leur temps. Les jardins de la villa Masséna étaient à eux. Leur espace réservé pour échanger, s’écouter, se raconter. Ce n’est qu’à 14 heures que les grilles de la Villa Masséna ont été ouvertes au public. Et elles le resteront toute la nuit. Jusqu’à ce soir, 20 heures, pour permettre à celles et à ceux qui le désirent de venir se recueillir à la mémoire des 86 anges de la Prom’.

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