Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
À La Seyne, le CFA se sent pousser des ailes
Pour la quatrième année consécutive, l’établissement de formation professionnelle accueille, pendant l’été, une filière d’ajusteur-monteur en aéronautique. Découverte
Le saviez-vous ? Les pièces d’un avion ne sont pas liées entre elles par des soudures mais grâce à des rivets. Ceci afin de pouvoir résister à la pression et aux amplitudes thermiques énormes que sont susceptibles d’affronter petits et grands engins volants. Cet enseignement fait partie (entre nombreux autres) des bases du Certificat de qualification professionnelle (CQP) pour ajusteur-monteur en aéronautique. Une formation dispensée au CFA régional de La Seyne pour la quatrième année consécutive. « Et oui, notre établissement continue de vivre même l’été, sourit le volubile Christian Confortini, son directeur. Lequel n’oublie pas, au passage, de souligner l’ironie de l’histoire. Créé en 2002 sur le site des anciens chantiers navals, le Centre de formation d’apprentis « des métiers de la mer », devenu plus récemment « des métiers et de l’artisanat », s’intéresse donc désormais aussi aux professions du ciel. Voilà qui ne manque pas d’air.
Première filière industrielle régionale
Même si les 850 apprentis et 500 stagiaires habituellement présents ont ainsi déserté les bâtiments des Mouissèques, ils sont encore onze élèves venus à La Seyne pour écouter religieusement les cours dispensés par Alain, professeur « parachuté » de Toulouse, l’incontournable berceau de l’aéronautique. Ces futurs techniciens vont apprendre pendant quatre mois à fabriquer, ajuster, monter et réparer avec une très grande précision des pièces qui composent la carlingue d’un aéronef. Proposée par l’association ACM2 (Aéro Compétences Méditerranée), en partenariat avec le CFA, mais aussi avec le groupe Derichebourg, la formation, unique dans le Var, reçoit l’appui financier de la Région pour ce qui est notamment de « répondre aux besoins du territoire ». Les besoins ? Avec 18000 emplois, 5,5 milliards d’euros de CA annuel et une belle dynamique économique, l’aéronautique en Paca reste la première filière industrielle en Paca. Isabelle Giraud, secrétaire d’ACM2, explique par ailleurs que ces stagiaires sont âgés de 18 à 57 ans et, pour certains, sont « des demandeurs d’emploi n’ayant pas le moindre diplôme ». La plupart devraient être amenés prochainement à travailler pour Airbus Helicopters et autres géants, PME et sous-traitants du secteur. À noter que l’an passé, 100% des élèves avaient obtenu le certificat et 90% étaient parvenus à décrocher un contrat dans la foulée.