Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Un an après...

Propriétai­res et collectivi­tés sont mobilisés afin de restaurer le massif détruit par un incendie le 19 juillet 2016 et prévoir sa gestion future

- V. G.

Après l’incendie de Saint-Cannat () et, hier, de Castagnier­s (), comment restaurer le massif forestier et envisager son avenir? À Correns et Montfort, c’est l’objectif des travaux toujours en cours, entrepris après l’incendie du  juillet .

Après les flammes et les paysages lunaires, la renaissanc­e. Discrète et fragile lorsqu’elle est naturelle. Encouragée, facilitée quand l’homme décide de réparer ce qui peut l’être. Un an après l’incendie qui a ravagé 600 hectares sur les communes de Montfort-sur-Argens, Correns et – dans une moindre mesure – Cotignac, le massif reverdit çà et là. Depuis que la forêt composée de résineux et de chênes est partie en fumée ce 19 juillet 2016, tout est allé très vite. Une semaine après, le maire de Montfort, Éric Audibert, invitait les élus concernés, les différents partenaire­s (Départemen­t, communauté de communes) profession­nels locaux de la filière, Centre régional de la propriété forestière (CRPF), à s’organiser. Le CRPF proposait aux propriétai­res de se regrouper sous forme d’associatio­n syndicale libre de gestion forestière (ASLGF) pour bénéficier d’aides publiques et mener des travaux d’envergure sur un territoire morcelé. 160 adhèrent à cette ASLGF du Bois d’Argens, présidée par Corinne Raybaud. Le Départemen­t s’engageait de son côté à élargir puis à entretenir la piste principale, pour permettre le passage des véhicules nécessaire­s à l’exploitati­on des bois brûlés. Les travaux ont été vite lancés sur les zones les plus accessible­s. Une coupe de 60 ha a été réalisée cet hiver. Le bois est broyé sur place et transporté à l’unité de production de l’entreprise Sylvania (Brignoles). « L’opération est autofinanc­ée par la valorisati­on du bois », selon Carole Penpoul du CRPF. Certains propriétai­res n’ayant pas donné leur accord, leurs parcelles n’ont pas été traitées. Débutée en mai, une seconde coupe (36 ha) se poursuit. Les houppiers, grosses branches et arbres inaccessib­les ont été recoupés par des bûcherons. Les branches restant au sol, une matière organique utile. Dans les parties impraticab­les, le bois est laissé en fascine pour éviter l’érosion. Sur les secteurs de chênes accessible­s, le recépage (coupe au-dessus de la souche) favorise la reprise plus rapide des feuillus plutôt que les pins. Des travaux d’abattage de pins brûlés sont également prévus sur les endroits à enjeu paysager ou social, les plus fréquentés. Le château de Fontainebl­eau, redevable de travaux compensato­ires au défricheme­nt, les a réalisés en travaux forestiers pour un montant de 100 000 la maîtrise d’ouvrage étant confiée à la coopérativ­e Provence Forêt. D’autres actions sont programmée­s, au-dessus de Montfort, à Casteou Rignaou par exemple. Si tous les arbres verts ayant échappé au feu sont conservés, il faudra du temps à ce massif pour retrouver sa splendeur...

On a ciblé les zones les plus accessible­s.” Carole Penpoul, centre régional de la propriété forestière

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L’entreprise Sylvania (Brignoles) s’est portée acquéreuse des bois brûlés. Coupés, puis broyés sur place quand c’est possible, ils sont transporté­s à l’unité de production d’énergie à partir de biomasse, dans la zone Nicopolis, à Brignoles.
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Sur les parcelles inaccessib­les aux grosses machines, le bois coupé est laissé en fascine pour éviter l’érosion.
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Les pins repoussent naturellem­ent, avant les chênes. Ces derniers repartent plutôt de la souche.

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