Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Un massif sensible au feu
Le massif ravagé par l’incendie est devenu forestier suite à la déprise agricole. Jusque dans les années 1950, il faisait vivre de nombreuses familles qui y cultivaient majoritairement des oliviers. Mais le gel historique de 1956, l’abandon des cultures par les héritiers des anciens exploitants, ainsi que les difficultés d’accès par les véhicules modernes, moins adaptés que les ânes et les chevaux, ont eu raison de l’oliveraie. La nature ayant horreur du vide, la forêt a conquis ce territoire, sans être exploitée. Délaissé par l’homme, ce massif a brûlé à plusieurs reprises, notamment en 1984, lorsque les arbres avaient une trentaine d’années, puis en 2001 dans une zone plus proche du village de Montfort-sur-Argens. À chaque fois, le feu parcourt un trajet similaire. Et le sous-bois combustible se développe entre chaque incendie... Le foncier reste extrêmement morcelé. Seules, quelques parcelles agricoles subsistent, essentiellement plantées de vignes et d’oliviers. Le feu de l’été dernier a mis au jour un grand nombre d’ouvrages en pierres sèches vernaculaires, en particulier des restanques. « C’était tellement touffu qu’on ne les voyait pas, souligne Corinne Raybaud, présidente de l’Association syndicale libre de gestion Forestière le Bois d’Argens. Ces restanques, c’est notre patrimoine commun. Elles ont souffert à cause des incendies. Maintenant, il faut agir. Si on ne fait rien dessus, dans cinq ans, elles au- ront disparu sous la végétation ».