Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

«Le feu a détruit  ans de travail et de labeur…»

- LAURE BRUYAS

Hier après-midi, 15 heures et des poussières, sur le bord de 6202, entre le fracas des bombardier­s et les sirènes hurlantes, un homme au visage usé regarde la fumée s’élever du garage Mouriez, dont il est le gérant depuis 1974. Il a tout perdu, fond en sanglots devant les caméras. Ne peut en dire plus. Et retourne au triste spectacle de sa vie en cendres. Mathieu Pigaglio, de la carrosseri­e voisine, a eu plus de chance. Il a « vu la fumée s’approcher petit à petit de la maison, les flammes étaient à quatre mètres. » Il a « sorti tous les véhicules et le plus d’outillage possible pour éviter que ça prenne feu » .Etlàil « attend ». Rongé par le stress. « Le feu arrive, on verra par la suite mais là, on ne peut rien faire. » L’adjoint au maire de Castagnier­s, Jacques Murris, est sur place. Il fait le point de la situation : « Une maison a été légèrement touchée, vide: le quartier du Mouriez avait été évacué. Heureuseme­nt que les hélicos sont arrivés très rapidement, ils rechargent en une minute ».

« Des flammes de  mètres de haut »

Il est près de 17 heures. Le pire est passé : « C’était très impression­nant vers 16 heures. Ça s’est calmé heureuseme­nt, tout le monde est en sécurité… Mais j’ai vu des flammes d’une quinzaine de mètres ! » Évelyne Clément, la directrice du domaine de Massac à Aspremont, n’est pas rassurée. Elle a aidé le centre hippique voisin à évacuer ses chevaux. Et elle regarde le feu. « Pour l’instant on ne bouge pas mais on en a quand même cinquante chevaux nous aussi ». Le feu progresse, « il n’est pas très loin. Si ça passe le vallon, c’est chez nous. On est tous prêts à partir et à évacuer ». Elle mesure : « Si les flammes arrivent, il n’y a pas cinquante solutions : il faut partir. On est au-dessus du vallon obscur, c’est des résineux et des pins, une végétation très sèche. Il n’a pas plu pendant des mois… »

Du relâchemen­t dans le débroussai­llage

« C’est la sécheresse », confirme le maire d’Aspremont, Alexandre Feretti. Mais il n’y a pas que ça : « Les ronces poussent plus vite que les bonnes choses. C’est un problème… Il y a du relâchemen­t dans le débroussai­llage. On est obligés de contacter plusieurs fois par écrit les riverains : les gens laissent pousser… Chaque propriétai­re doit entretenir, ce n’est pas toujours le cas malheureus­ement et ça peut présenter de gros risques… »

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