Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Le chef d’état-major passera-t-il la semaine?
Le maintien ou non en poste du chef d’état-major des armées, le général Pierre de Villiers, agitait hier les milieux militaires, d’autant qu’Emmanuel Macron multiplie depuis plusieurs jours les rappels à l’ordre brutaux à son égard. Après avoir sèchement recadré le général de Villiers devant un parterre militaire à la veille du juillet, en lui reprochant, sans le nommer, d’avoir mis de façon « indigne » une polémique budgétaire « sur la place publique », le Président a enfoncé le clou dimanche en n’excluant pas de lui retirer sa confiance.
Ils « vont prendre une décision ensemble »
« Si quelque chose oppose le chef d’étatmajor des armées au président de la République, le chef d’état-major des armées change », a asséné Emmanuel Macron dans les colonnes du Journal du Dimanche, en déclarant dans la foulée que « l’intérêt des armées doit primer sur les intérêts industriels ». Le chef de l’État et le général de Villiers, qui doit être reçu vendredi à l’Élysée, « vont prendre une décision ensemble », a tenté de temporiser, hier, le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner. Mais la crise est clairement ouverte entre le chef des armées et le haut gradé, alors même que Pierre de Villiers, ans, venait d’être reconduit dans ses fonctions pour une dernière année. À l’origine de la colère du Président, les critiques formulées par le général sur les millions d’euros d’économies réclamées cette année aux armées, dans un contexte de serrage de vis budgétaire global en , avec une baisse prévue de , milliards d’euros des dépenses de l’État. « Le grand écart entre les objectifs assignés à nos forces et les moyens alloués n’est plus tenable », a averti le chef d’état-major devant la commission de la Défense à l’Assemblée nationale réunie à huis clos.