Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Bardet : « Le Tour se jouera à l’Izoard »

Le Français (3e à 23 secondes de Froome) pense que tout se décidera jeudi

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omain Bardet fixe l’Izoard, le dernier col et la dernière arrivée au sommet du Tour jeudi, pour point d’orgue de la course dont il occupe la troisième place à six jours de Paris. « Je veux essayer de prendre le maximum de plaisir dans cette super aventure qui nous attend », a annoncé l’Auvergnat de l’équipe AGR La Mondiale, hier, lors de la seconde journée de repos qu’il a passée au Chambon-sur-Lignon (Haute-Loire).

Quel est votre bilan de la deuxième semaine ? Comment ne pas être content après cette semaine ? On a gagné une belle étape de montagne, on a prouvé qu’on était là collective­ment et je suis à une grosse vingtaine de secondes du maillot jaune. Tous les voyants sont au vert. Attention, rien n’est gagné mais rien n’est perdu non plus. Donc, on prend ça avec le sourire et on est conscient qu’on vit un beau Tour de France. Diriez-vous que vous êtes serein ? Non. Uran est à quatre secondes, tout est très serré. Mais j’ai ma chance autant que les autres et je compte bien la jouer crânement, à fond. J’ai une équipe qui tourne bien, je me suis encore rapproché du maillot. Pourquoi se laisserait-on envahir par ce stress-là ? On a énormément progressé collective­ment sur ce Tour, on est en bonne voie pour continuer à écrire notre histoire. Quelle avance vous faudrait-il avant le chrono de Marseille samedi ? Je n’y pense pas du tout. On fera le point jeudi soir après l’Izoard, je me concentre sur les deux étapes alpestres. Je vais les courir comme deux classiques. Il n’y a pas de calcul à faire dès à présent. Où se décidera le Tour ? A l’Izoard, je pense. Avec l’enchaîneme­nt de ces deux étapes alpestres et l’arrivée en altitude, on risque d’avoir des écarts. Pour moi, c’est l’étape-clé, concernant mes qualités. Davantage que l’étape du Galibier la veille ? Cela dépendra aussi du vent dans la descente du Lautaret. Il y a beaucoup de choses à prendre en compte. Mais l’enchaîneme­nt des deux amènera à avoir des écarts en haut de l’Izoard. Peut-on imaginer un front anti-Froome ? Pour l’instant, c’est mal embarqué puisque personne ne prend l’initiative. Froome a une telle armada autour de lui ! C’est toute la force de Sky d’avoir trois-quatre leaders potentiels autour de Froome, ça décourage pas mal de monde. Leur homogénéit­é est impression­nante, reste à voir si elle tiendra la troisième semaine. D’une certaine façon c’est parfois découragea­nt. Mais on se doit d’exploiter les moindres failles, d’aller au fond des choses. Votre équipe, qui a progressé, se rapproche-t-elle de Sky ? On a des qualités totalement différente­s, on ne se compare pas à Sky. On a nos propres qualités, on essaye de faire notre course au mieux sur les terrains qui nous avantagent. Les grosses performanc­es se construise­nt collective­ment. En dehors du niveau physique, en quoi avez-vous progressé par rapport à l’an dernier ? J’ai progressé sur la gestion de mes émotions. Je sais que le combat dure trois semaines, que les niveaux sont très serrés. Il faut attendre d’avoir l’ouverture pour créer une différence. Dans ce Tour, ce moment n’est pas encore venu. Mais je suis patient et je suis confiant dans ma capacité à pouvoir lutter à haut niveau sur trois semaines. Votre deuxième place l’an passé vous a-t-elle libéré en ce sens ? Certaineme­nt. Pour l’instant, hormis dans certaines étapes où je me suis livré à  %, j’attends le bon moment. Avoir pu lutter l’an dernier et avoir sécurisé une telle place, ça nous donne de la confiance. Quand je vois combien les écarts sont infimes entre les prétendant­s, je me dis que ça va se jouer encore à pas grand-chose. L’engouement autour de vous est impression­nant… J’ai la chance depuis plusieurs années d’être habitué aux encouragem­ents, spécialeme­nt quand je viens dans ma région natale qui est une très belle région de vélo. Dimanche, c’était fabuleux à vivre. « Ça va barder », c’est le nouveau slogan ? Ça dépend… si c’est repris comme vous le faites actuelleme­nt…

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(Photos AFP et Epa)

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