Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Le CHU de Nice va expérimenter l’hôtel hospitalier
L’établissement de santé pourra proposer un hébergement non médicalisé à certains patients dans le cadre d’une expérimentation nationale sur trois ans
Comment faire lorsque l’on habite loin voire très loin de l’hôpital ? Après une opération, est-ce prudent de rentrer chez soi ? Pour résoudre ces problèmes, le CHU de Nice va se doter d’un hôtel hospitalier dans le cadre d’une expérimentation orchestrée par le ministère des Solidarités et de la Santé. Il proposera ainsi un hébergement non médicalisé en amont ou en aval de la prise en charge hospitalière. Ce test s’inscrit dans un appel à projet lancé cet hiver par la ministre de la Santé d’alors, Marisol Touraine. L’objectif est clair : améliorer la prise en charge et le confort des patients. Cette expérimentation, qui durera trois ans, s’inscrit dans le fameux virage ambulatoire ou la volonté de raccourcir les durées d’hospitalisations au maximum. Elle sera financée par le fonds d’intervention régional (FIR) que pilote l’Agence régionale de santé (ARS). Cet hôtel hospitalier permettra d’éviter de surcharger les lits. Car auparavant, un malade qui habitait seul ou loin de l’établissement de santé devait parfois être hospitalisé la veille d’une intervention. Dans le même ordre d’idée, il pourra en sortir plus rapidement tout en restant à proximité des soignants si besoin.
Tendance de fond européenne
« Ce type de dispositif s’inscrit dans une tendance de fond qui s’opère au niveau européen. La Norvège, la Suède, le Danemark proposent ce type de structure d’hébergement non médicalisé», indique la responsable de ce dossier à l’ARS. Le CHU de Nice fait partie de la liste des 41 établissements autorisés à proposer ce type de prestation. « C’est tout à fait pertinent. Car la patientèle vient parfois de loin, de l’arrière-pays voire de Corse. Toutefois, tout le monde n’aura pas accès à ce dispositif. Il sera proposé par l’équipe médicale en fonction de critères qui auront été prédéfinis. » Car la prise en charge financière serait assurée par l’assurance-maladie. Les crédits du FIR pourraient être débloqués d’ici la fin de l’année, voire début 2018. Les 41 établissements avaient le choix de gérer eux-mêmes ces hôtels hospitaliers ou de conclure des partenariats avec des hôteliers. C’est ce second choix qui aurait été fait à Nice. La chargée du dossier à l’ARS précise : « Nous mènerons des évaluations conjointes chaque année. » Et si l’expérimentation donne ses fruits, elle pourrait être généralisée.