Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Aides au logement : baisse en octobre
Les aides personnelles au logement subiront « une baisse de 5 euros par mois et par ménage à partir d’octobre suite à l’application d’une réforme d’économie budgétaire décidée sous le quinquennat précédent et pas encore appliquée », a indiqué hier une responsable du ministère de la Cohésion des territoires, chargé entre autres du logement. En revanche, une suppression pure et simple, évoquée par certains médias, « n’a jamais été envisagée » et n’aurait « aucun sens ». Les aides personnelles au logement bénéficient au total à 6,5 millions de ménages français et coûtent 18 milliards d’euros par an au budget de l’État, a précisé la responsable. Versées par les caisses d’allocations familiales, elles se décomposent en trois catégories : l’aide personnalisée au logement (APL), qui profite notamment à environ 800 000 étudiants, l’allocation de logement familial (ALF) et l’allocation de logement social (ALS). Une baisse de ces aides de 5 euros par mois et par ménage représenterait une économie mensuelle de 32,5 millions d’euros. Les organisations étudiantes ont été les premières à réagir samedi. Le premier syndicat, la Fage, s’est immédiatement insurgé : « Alors que plus de 60 000 bacheliers sont en détresse, faute d’affectation (dans l’enseignement supérieur), la poursuite d’études se voit aujourd’hui doublement remise en cause ». La Fage a demandé au gouvernement et au Président « de ne pas matraquer le portefeuille des étudiants en revenant sur cette mesure injuste, d’ouvrir une vraie réforme des aides sociales étudiantes et de lancer sans délai le plan de 80 000 logements annoncé dans le programme du président de la République ».
% des étudiants sous le seuil de pauvreté
Pour Lilâ Le Bas, présidente de l’Unef, « encore une fois, on fait des économies sur le dos des étudiants », qui représentent 40% des allocataires : « Cette aide est vitale pour avoir un logement autonome, pour avoir simplement les moyens de poursuivre ses études car on le sait bien, la précarité est importante, les bourses insuffisantes ». Selon la Fage, un étudiant sur quatre vit sous le seuil de pauvreté et le logement représente plus de la moitié du budget mensuel d’un étudiant. Jeudi, à l’Assemblée nationale, le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin, avait affiché la couleur en annonçant des coupes dans les dépenses pour le logement, la formation professionnelle et dans les aides sociales, qui coûtent « plus que ses voisins sans pour autant améliorer les services publics ». Il avait appelé à un « effort sans précédent » afin de réduire de trois points, d’ici à 2022, le poids des dépenses publiques (qui représentaient 56,4% du Produit intérieur brut en 2016).