Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

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Orpheline ou presque de sa génération dorée, après des Jeux de Rio délicats, les Bleus se présentent en petit comité en Hongrie, avec des ambitions mesurées

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La fin d’une olympiade charrie souvent son lot de bouleverse­ments : l’après-Rio a été particuliè­rement mouvementé pour la natation tricolore. Son chef de file Florent Manaudou a délaissé les bassins pour le handball, nombre de cadres (Agnel, Gilot, Balmy…), ont dit stop. Et une partie de ceux qui devaient prendre la relève comme Jordan Pothain, Clément Mignon et Damien Joly, ont vécu une saison post-olympique difficile et raté le coche aux championna­ts de France qualificat­ifs pour ces Mondiaux, fin mai à Strasbourg. Si bien que les Bleus ne sont que neuf - cinq hommes et quatre femmes - dans la capitale hongroise. Et aucun relais ne sera aligné, même si l’emblématiq­ue 4x100 m messieurs est double tenant du titre. Pour trouver trace d’une aussi maigre représenta­tion sur le rendez-vous planétaire en grand bassin il faut remonter à 2001. Dans ces conditions, pas question d’imaginer un bilan à la hauteur des Mondiaux 2015 à Kazan (4 médailles d’or, 1 d’argent et 1 de bronze), pour un rang de 5e nation mondiale. Les derniers Mondiaux sans or remontent à 2009 (3 argent, 3 bronze). « C’est sûr qu’il n’y aura pas beaucoup de médailles par rapport aux années précédente­s, reconnaît la dossiste Mathilde Cini. On a connu dix années de folie.» Le Directeur technique national par intérim, Laurent Guivarc’h a fixé l’objectif : « Si on regarde les bilans mondiaux, deux ou trois médailles sont accessible­s ». « La densité de l’équipe a baissé », convient Jérémy Stravius, un des derniers piliers des Bleus avec Camille Lacourt, qui vit, à 32 ans, sa dernière compétitio­n. « Ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas de nageurs capables d’être médaillés », souligne l’Amiénois. Les meilleures chances s’appellent Lacourt et Mehdy Metella, mais aussi Charlotte Bonnet et Stravius. Le premier et le dernier sur 50 m dos, au dernier jour de compétitio­n. C’est en double tenant du titre que Lacourt abordera sa dernière longueur. Plus tôt dans la semaine, Stravius aura nagé le 200 m. Metella (25 ans), lui, aura deux chances de monter sur son premier podium mondial en individuel, sur 100 m, à partir de mercredi, et 100 m papillon. Quant à la Niçoise Charlotte Bonnet, chef de file des filles malgré son jeune âge (22 ans), elle abattra sa meilleure carte sur 200 m dès mardi. Les épreuves en bassin suivent celles en eau libre, dans lesquelles les Bleus ont brillé en accumulant six médailles, dont quatre titres. « J’attends qu’ils s’inscrivent dans cette dynamique, sans se poser de questions. J’ai beaucoup entendu le mot folie, je crois qu’il va en falloir », avance Guivarc’h.

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(Photos F.F, S. M., F.V et AFP) Camille Lacourt, Charlotte Bonnet, Mehdy Metella et Jérémy Stravius concentren­t les espoirs de l’équipe de France.

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