Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Le billet de Philippe Bouvard Changements d’épaules
On croyait que le Macronisme allait ouvrir un boulevard à notre économie. Hélas ! Pour l’heure, il apparaît surtout comme le prolongement de l’impasse budgétaire. La grande réforme fiscale annoncée à chaque début de quinquennat changera bien d’épaule le fardeau mais en l’alourdissant encore. Tout au plus, les redevables de l’ISF devront-ils cracher davantage au bassinet s’ils possèdent un trois pièces familial dans un quartier résidentiel que s’ils ont confié quelques millions à des banques ne garantissant d’ailleurs les dépôts qu’à hauteur de euros. Ainsi, M. Macron qui a dû lire Das Kapital chez les Rothschild espère-t-il réanimer la flamme de l’investissement national chez les Français réfugiés à Londres ou à Bruxelles. La riche idée de taxer surtout les pauvres remonte à la IIIe République. C’est André Tardieu, alors président du Conseil, qui la formula pour la première fois en professant que l’État devait attendre davantage des déshérités que des héritiers puisque les premiers étaient beaucoup plus nombreux que les seconds. On peut donc redouter qu’un « effort soit demandé » aux millions de détenteurs de livret A dont on ne saurait oublier qu’à raison de deux souscriptions par foyer, ils soustraient chaque année au trésor public le confortable revenu de euros. Un scandale qui ne
saurait se prolonger.