Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
De plus en plus beaux, nos robots
Nous vivons une époque si folle qu’il suffit d’attendre quelques semaines pour voir se réaliser ce qu’on a imaginé à la blague. Ainsi en est-il de la robotisation de la fonction publique qui s’avance à grands pas saccadés. Car, bien que, devant tout à notre matière grise, l’intelligence artificielle laisse encore à désirer, les humanoïdes d’accueil sont quasiment prêts à recevoir les visiteurs dans les grandes administrations. Mais on suppose qu’au début, chaque robot travaillera en binôme avec un préposé en chair et en os qui, très vite, bénéficiera d’une préretraite et ne sera pas remplacé. Vêtu de métal, le robot d’accueil évitera à la fois la chaîne des huissiers et la minijupe des hôtesses. Il ne servira à rien de lui susurrer qu’on est recommandé par un notable ou de l’inviter à dîner. Mais la différence essentielle résidera dans le fait qu’il sera programmé pour répondre à un certain nombre de questions choisies pour ne pas être trop gênantes. Aux autres interrogations, il opposera le silence assourdissant des machines ayant tendance à s’émanciper de l’espèce humaine. Le robot d’accueil sera placé sous l’autorité de robots de la dernière génération mais pas sous celle de Philippe Martinez. Il ignorera les arrêts maladies en se contentant d’un graissage annuel. Enfin, lorsqu’il terminera sa carrière à la casse, il aura droit à un coup de chalumeau plutôt qu’à un vin d’honneur.