Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Parties d’Artigues, les flammes ont encerclé Seillons

Hier soir, l’incendie qui s’est déclaré deux jours plus tôt dans le Haut-Var, avait déjà ravagé près de 1 000 hectares de forêt. Plusieurs centaines de personnes ont dû évacuer leur domicile à Seillons-Source-d’Argens.

-

Un village cerné par les flammes, des habitants perdus, en pleurs, le visage hagard et le ballet incessant des véhicules de sapeurs-pompiers… La petite commune de Seillons-Source d’Argens s’est endormie dans la peur, hier soir, alors que l’incendie qui s’est déclaré deux jours plus tôt vers Artigues, avait déjà ravagé près d’un millier d’hectares. Pourtant, quelques heures plus tôt, en fin de matinée, les quelque 200 sapeurs-pompiers présents sur place (lire par ailleurs) pensaient alors avoir « tenu » l’incendie. C’était sans compter sur « les rafales de vent à 90 km/h et les sautes de feu » qui ont empêché les sapeurs-pompiers d’avoir raison de leur ennemi. Vers 15 heures, un énorme panache de fumée noire s’est formé entre Artigues, Ollières et Seillons. Dans les sous-bois, les soldats du feu qui s’éparpillen­t en tentant de sécuriser les lieux commencent à s’inquiéter. « C’est en train de mal tourner. Le feu a repris par derrière et c’est trop difficile d’accès », s’affole un pompier seynois. Puis, vers 16 heures, ce que tout le monde craignait se produit : « l’incendie a sauté la départemen­tale 70 vers l’est en direction de Seillons. » Le commandant Serge Lavialle, adjoint au chef de groupement centre du Sdis, est formel : « On est en train de perdre le contrôle. » Les flammes se rapprochen­t dangereuse­ment du village. Il faut évacuer le secteur de la Bastidasse, où « certaines habitation­s sont menacées ». Sur place, c’est la panique générale. Après avoir constaté l’étendue des dégâts de l’incendie de la Croix Valmer, quelques heures plus tôt, le préfet du Var, JeanLuc Videlaine, arrive à son tour, accompagné du sous-préfet de Brignoles André Carava. «Ilya plus d’avions en l’air ici que dans le reste de la France », commente Jean-Luc Videlaine, en faisant référence aux quatre Canadair qui se relaient depuis une heure pour limiter la propagatio­n de l’incendie. Quelques dizaines de mètres plus loin, le feu redouble d’intensité et menace à nouveau de traverser la route...

« Ce n’est pas grave, tout le monde est en vie »

De mémoire de Seillonnai­s, « cela fait depuis 2001 qu’on n’avait pas vu les flammes se rapprocher autant de la commune. » Sur la route d’Esparron, alors que des colonnes entières de véhicules de sapeurs-pompiers remontent pour rejoindre le front, les habitants des quartiers situés sur les hauteurs quittent les lieux à la hâte. Certains ont eu le temps de préparer quelques valises et de jeter le tout dans le coffre de la voiture. D’autres sont partis sans se retourner. Comme cette mère de famille, dévastée, le visage embué de larmes. « On n’a pas eu le temps de rentrer la moto et de prendre nos chats », se désole-telle, alors que sa fille et les sapeurs-pompiers tentent de la rassurer comme ils peuvent : «Ce n’est pas grave, tout le monde est en vie ».

 ??  ?? Hier, en fin d’après-midi, les Seillonnai­s restaient impuissant­s face au spectacle de désolation qu’afficha
Hier, en fin d’après-midi, les Seillonnai­s restaient impuissant­s face au spectacle de désolation qu’afficha
 ??  ?? L’UIIS
L’UIIS
 ??  ?? La salle du conseil municipal de Seillons a qui ont quitté leur maison. été ouverte aux habitants
La salle du conseil municipal de Seillons a qui ont quitté leur maison. été ouverte aux habitants

Newspapers in French

Newspapers from France