Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Froome, le maître du temps
Son succès dans le Tour de France, acquis en «maître du temps» dans les contrela-montre, place Chris Froome tout près du record des cinq victoires mais, à 32 ans, le Britannique voit la concurrence se rapprocher. «Le quadruple vainqueur résiste aux limites de l’âge mais l’écart se resserre et donne de l’espoir à ses rivaux, Romain Bardet en tête», estime le quotidien L’Equipe en titrant sur l’aveu de Froome reconnaissant qu’il aurait «pu perdre le Tour dans les Pyrénées». La troisième place de Bardet l’autorise à viser toujours plus haut. Sa constance sur le podium (2e en 2016 mais à plus de quatre minutes de Froome), son âge aussi (26 ans), plaident pour lui. L’Auvergnat sera-t-il le successeur de Bernard Hinault, le dernier Français victorieux dans le Tour en 1985 ? «Il est opiniâtre, il se bat en permanence, il va chercher le moindre détail pour essayer d’améliorer les choses», relève Christian Prudhomme à propos du coureur de l’équipe AG2R La Mondiale. «Puisque maintenant il est au sommet en montagne, il va voir comment s’améliorer en contrela-montre».
Age canonique
En 2018, Froome sera âgé de 33 ans, un âge élevé à relativiser par l’irruption tardive au sommet de la hiérarchie du Britannique. Jusqu’à la Vuelta 2011 et au Tour 2012, deux courses bouclées à la deuxième place, le «Kenyan blanc» jouait les figurants dans le peloton. Pour s’en tenir à l’époque récente, l’Australien Cadel Evans a gagné le Tour (2011) à l’âge de 34 ans. C’est dire si Froome peut encore poursuivre la série, à condition de garder la motivation et continuer à s’appuyer sur une équipe aussi solide que la Sky version 2017. Pour Froome, le danger viendra surtout de l’opposition. D’autres coureurs que Bardet, issus de la génération 1990, sont à prendre en compte. En priorité, le Colombien Nairo Quintana, transparent sur ce Tour qu’il a abordé sans avoir récupéré du Giro, et aussi le rouleur néerlandais Tom Dumoulin, vainqueur du Tour d’Italie au printemps. Sans compter l’énigmatique Mikel Landa, le lieutenant espagnol du Britannique en instance de départ.