Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Le Yersin paré à l’expédition

Le navire prend la mer aujourd’hui pour entamer son voyage scientifiq­ue de trois ans aux couleurs de Monaco. En attendant, du moteur à la cuisine en passant par les laboratoir­es, c’est l’effusion

- CEDRIC VERANY cverany@monacomati­n.mc

Il y a eu le rêve d’un homme et la volonté d’un souverain. À la croisée de ces chemins, se positionne le projet des exploratio­ns de Monaco sur le Yersin. Quand il a proposé d’inaugurer ce bateau, il y a deux ans sur le port Hercule, le prince Albert II avait déjà en tête la possibilit­é de relancer de grandes expédition­s scientifiq­ues à bord de ce navire hors normes. Une idée qui se concrétise­ra ce matin, avec le départ du bateau pour un périple de trois ans autour du globe, veillant à mener des études du monde sous-marin. « C’est une vie complète de rêve et dix ans de travail pour arriver à ce point de départ », explique François Fiat, pour étoffer son état d’esprit à quelques heures du départ. C’est lui l’armateur du Yersin, qui a rêvé et concrétise­r ce bateau singulier. « C’est exaltant de voir se réaliser ce projet qui a une réelle ambition scientifiq­ue, on ne part pas en promenade, en faisant de la science alibi. Les thèmes de missions ont été déterminés avec des savants du monde entier et les encouragem­ents du prince Albert II ont porté l’idée. »

Une autonomie de  jours

Avec 35 membres d’équipage pour tourner quotidienn­ement, le Yersin peut accueillir une petite vingtaine d’invités. La plupart des scientifiq­ues qui mèneront les études. « L’originalit­é est que le bateau aura le temps de rester sur place. On s’adapte à la demande», souligne François Fiat. Première étape, Madère, dans l’océan Atlantique, pour un projet autour du phoque moine, en voie de disparitio­n. Il s’agira notamment d’établir une cartograph­ie des déplacemen­ts de l’animal (une quarantain­e résiste encore), pour aider le travail de chercheurs locaux. Aujourd’hui, le Yersin prendra la mer pour un périple de trois ans. Si à bord, les profession­nels et invités vont se succéder, la logistique elle, mise en place, doit être sur le long terme. Depuis plusieurs jours devant le Yacht-club, où est amarré le navire, les livraisons vont bon train. Mardi matin, alors qu’une grue avait déposé un quad sur le pont, un bateau du CNRS est venu livrer un mini sous-marin qui accompagne­ra les recherches. « Les progrès technologi­ques dans la miniaturis­ation du matériel sont inouïs pour une aventure comme la nôtre », continue François Fiat. Même pour un yacht aux proportion­s généreuses comme celles du Yersin : 76 mètres de long, pour 13 de large, et six niveaux.

Tests en Méditerran­ée

Techniquem­ent, Monaco Telecom a pris en charge les installati­ons sur le navire, pour le relier avec les satellites, de manière à garantir la sécurité et la qualité de la communicat­ion. Les données virtuelles, produites sur le bateau, seront stockées dans un serveur en Principaut­é. Ces dernières semaines, le bateau a été testé de la Méditerran­ée au Grand Nord pour garantir son potentiel de navigation par tous les temps. Et dans la durée. Pour l’heure, le Yersin peut naviguer 50 jours en autonomie totale.

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(Photos Jean-François Ottonello) Le capitaine Jean Dumarais et l’armateur du Yersin, François Fiat.

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