Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Metella ouvre le bal

Le nageur licencié à Marseille a offert sa première médaille à la France en terminant 3e du 100 m nage libre, sa première récompense mondiale en individuel

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Mehdy Metella, 25 ans, champion du monde en 2015 et vice-champion olympique en 2016 avec le relais 4x100 m messieurs, a débloqué hier le compteur de l’équipe de France au cinquième jour des épreuves en bassin. Il est aussi le premier Français à monter sur le podium mondial du 100 m, grâce au bronze obtenu hier depuis William Meynard en 2011. « C’est un aboutissem­ent pour Mehdy. Il jouait la gagne, c’est un grand compétiteu­r mais il est 3e mondial du 100 m, l’épreuve reine », résume Julien Jacquier, son entraîneur depuis quatre ans. « Je n’arrive pas à réaliser ce que je viens de faire », reconnaît de son côté le nageur. Cette médaille de bronze vient récompense­r une saison d’une inédite régularité du Marseillai­s, à l’entraîneme­nt comme en compétitio­n. « Cette année, je n’ai pas grand-chose à lui reprocher, souligne Jacquier. Il s’est dit que ça valait le coup de nager parce qu’il pouvait faire partie des meilleurs au monde. Jusqu’à présent, il ne s’était pas placé dans cette positionlà. » Après les Manaudou, Laure et Florent, la natation française se découvre une nouvelle fratrie médaillée mondiale : sa soeur aînée Malia (35 ans) était montée sur la deuxième marche du podium du 100 m en 2005.

Déception, soulagemen­t et fierté

Hier, ses 47’’65 nagées en demi-finales, meilleur temps et record personnel pulvérisé de près d’une demi-seconde, avaient fait de Metella le Français le plus rapide sur l’allerretou­r hors combinaiso­ns, devant Yannick Agnel (47’84). Et n’avaient pas manqué de faire naître les plus grands espoirs. Mais 24h plus tard, c’est le jeune Américain Caeleb Dressel (20 ans) qui a mis un sérieux coup d’accélérate­ur. Arrivé dans la capitale hongroise avec la meilleure performanc­e mondiale de l’année (47’’26), il a encore gagné un dixième pour s’y imposer en 47’’17. Metella (47’’89), lui, n’est séparé de Nathan Adrian et de la 2e place que par seulement deux centièmes. Un souffle qui a fait osciller le Guyanais, médaillé dès sa première finale internatio­nale sur 100 m, entre « déception », « soulagemen­t » et « fierté ». « Entre les 50 et les 75 m, je me décale sur (Nathan) Adrian, je lui donne ma vague et il ne fallait pas. Il m’a battu à la touche, c’est sûr. Mais je fais une médaille quand même, (l’Australien Cameron) McEvoy (4e en 47’’92), il aurait bien aimé le bronze ! », lancet-il. « Il était peut-être un peu plus fermé, un peu plus stressé par

l’événement mais c’était de l’envie, pas de la peur » ,adécrit Jacquier, au sujet de son poulain. Pour Metella comme pour Dressel, place au 100 m papillon ce matin. « Pourquoi pas faire la même chose, ou mieux ? », lance le Français. « Il va y aller avec encore moins de pression, encore plus de déterminat­ion », estime Jacquier Il n’y a plus qu’à.

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(Photos AFP) Le natif de Cayenne disputait sa première finale mondiale hier.

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