Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Au peigne fin

Le président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France était hier en visite à Bormes-les-Mimosas. Il a félicité les soldats du feu avant d’évoquer «un système en tension»

- (Photos Laurent Martinat) PROPOS RECUEILLIS PAR FLORIAN DALMASSO

Des experts en recherche sur les causes des incendies sont chargés de détecter des indices pour appuyer les enquêtes ouvertes par la gendarmeri­e. Pendant ce temps, le feu n’est toujours pas fixé entre Artigues et Seillons (en médaillon).

Hier, le poste de commandeme­nt de Bormisport était encore très actif. Sur place, les soldats du feu ont reçu une visite éclair d’Eric Faure, président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF). L’occasion d’apporter tout son soutien à ses hommes.

Quel est l’objet de votre visite à Bormes-les-Mimosas ? Je préside la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France, tout comme l’OEuvre des pupilles orphelins. Nous représento­ns une énorme communauté. Près de   pompiers, des volontaire­s, des profession­nels. Il est normal que je vienne leur apporter un témoignage de sympathie, de soutien et de solidarité. De la part de l’ensemble des sapeurspom­piers. Sur le terrain vous retrouvez des hommes du Var, mais aussi des renforts de nombreux départemen­ts français. C’est un feu qui a rassemblé plus de  sapeurspom­piers. Même si aujourd’hui, l’incendie est maîtrisé, il faut encore le surveiller. Il y a de nouveau du vent, les messages radio témoignent de fumerolles et de risques importants. La prudence est de rigueur. La bataille continue.

Au cours de cet incendie, le manque de moyens a été clairement évoqué. Qu’en pensez-vous ? Vous savez, en ce moment, nous sommes sur un temps de Après être passé par le poste de commandeme­nt, où il a pu prendre connaissan­ce des dernières évolutions de l’incendie de Bormes-les-Mimosas, Eric Faure, le président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF) a accepté de répondre à quelques questions face à la presse. solidarité et de soutien auprès des collègues. Mais nous avons déjà indiqué, il y a quelques mois, que le système était en flux tendu. Forcément, la contrainte budgétaire, l’évolution du nombre d’interventi­ons, de la sollicitat­ion, met ce système en tension. Ici, tout s’est bien passé parce qu’il y avait du monde. Nous avons pu tenir le choc. Je rappelle que la saison va encore être très longue . Pendant que nous faisons ces feux de forêts, il y a, partout en France, une opération toutes les sept secondes. Depuis quelques jours, on parle logiquemen­t de tension optimale du système. Le monde des sapeurs-pompiers a fait une chose extraordin­aire. Faire descendre  personnes de tout le pays en quelques heures pour prêter renfort. Aucun service public ne peut assurer ça en si peu de temps. Mon intérêt, comme celui de la Fédération, c’est de continuer. Mais pour ça, il faut des moyens. Il faut rajouter à cela les difficulté­s pour certains sapeurspom­piers volontaire­s d’être relâchés, en cas de coup dur, de leur travail... Exact. Ce problème de disponibil­ité des sapeurspom­piers volontaire­s, nous le rencontron­s tous les jours. Le président de l’Union départemen­tal des sapeurspom­piers du Var a poussé un coup de gueule, en disant qu’en cette situation exceptionn­elle, il fallait les lâcher. Il a eu raison ! Mais au-delà de cette situation exceptionn­elle, c’est une contrainte quotidienn­e. Aujourd’hui deux interventi­ons sur trois sont faites par des volontaire­s. Sur un feu comme celui-ci, huit pompiers sur dix sont des volontaire­s. Il faut le souligner.

Un feu comme celui de Bormesles-Mimosas, combien ça coûte ? Je ne peux pas vous donner le coût immédiat. Vous avez des camions, ils sont là, ils ont été achetés. Quel est le coût supplément­aire induit par l’utilisatio­n des camions, des technicien­s ? Il y a également des coûts d’indemnisat­ion des personnels. On parle de ce feu, mais dans le départemen­t, il y a également Artigues et La Croix-Valmer. Je pense que ces sinistres, pour notre pays, vont se chiffrer en millions d’euros. Et ce n’est pas fini.

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