Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Tourisme : entre optimisme et craintes des retombées
Aucune annulation pour les uns, et trop pour d’autres. Les professionnels du tourisme entrevoient différemment les conséquences de l’incendie sur la principale activité de la commune de Bormes
Le feu n’était pas encore officiellement fixé, et déjà le maire de Bormes, François Arizzi, s’en inquiétait ouvertement. « Oui je crains des dégâts économiques, confiait-il dès mercredi en évoquant le tourisme, principale activité de la commune. Forcément, des gens vont partir, des gens vont sûrement annuler leurs réservations. » Au lendemain du sinistre, les ressentis des professionnels directement concernés sont très divers. Pour certains, « les vacances continuent ». D’autres au contraire, ont enregistré des annulations ou des départs anticipés et redoutent de lourdes conséquences financières.
Camping La Célinette: des clients à rassurer
Dans la plupart des campings et restaurants du secteur, le téléphone a beaucoup sonné hier. A la veille de leur arrivée à Bormes, les clients s’inquiétaient et voulaient savoir s’ils pouvaient sans craindre prendre la route vers leur destination de vacances. « C’est vrai, on a beaucoup de gens qui appellent, confirmait hier Céline Montanard, au camping La Célinette. Ils vérifient que le camping n’a pas brûlé. On les rassure. Il n’y a pas de dégâts, ni chez nous ni dans les autres campings. On aperçoit les collines brûlées plus loin, mais c’est tout. Ils peuvent venir tranquille. » Chez elle, pas d’annulation. Mais quelques familles, parmi celles qui ont été évacuées, ont tout de même eu peur et sont parties plus tôt que prévu. « Pas les habitués. Eux, ils sont restés. D’autant qu’on a le QG des pompiers de Marseille installé au camping. Ça rassure ! »
Les infrastructures touristiques ne sont pas touchées
Rassurer, c’est aussi la volonté de l’office de tourisme. « Les zones évacuées ne l’ont été que par précaution. Les campings n’ont pas brûlé et toutes les infrastructures touristiques sont intactes ! Même pendant l’incendie, les activités se sont poursuivies, sur les plages ou au village. Il y avait des choses à faire. Les plages de la Favière et du Gouron étaient ouvertes, les visites guidées au village se sont poursuivies, énumère Valérie Collet, la directrice. À part le fort de Brégançon dont l’accès était impossible, la route des vins et les balades dans les massifs, déjà interdites à cause du risque, rien n’a changé vraiment pour les vacanciers. Ceux qui étaient sur d’autres secteurs et qui n’ont pas été évacués n’ont parfois même pas réalisé que cela se passait sur la commune. » Pendant les deux jours de l’incendie, l’office a cependant réorienté les vacanciers à la recherche d’un hébergement vers les communes voisines. «Nos collègues nous ont fait connaître leurs disponibilités en temps réel pour reloger les gens qui arrivaient. Là aussi la solidarité a été incroyable. » Pas question, pour elle, « de minimiser l’importance du sinistre ». Mais elle constate que l’accueil de l’office n’a reçu aucune demande d’annulation. Et se montre optimiste pour la suite de la saison. Tout comme le maire, dont l’inquiétude n’entame pas complètement l’optimisme. « Faites nous confiance, ditil aux vacanciers. Bormesles-Mimosas a encore des arguments à faire valoir. Nous sommes l’une des plus belles communes de France, voire d’Europe, nous allons le rester ! »