Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Un savoir-faire ancestral qui risque de se perdre

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Si quelques machines ont trouvé leur place au fil des années dans la fabrique, le savoirfair­e ancestral de la faïencerie repose encore sur de multiples opérations exécutées à la main. À commencer par la fabricatio­n de l’émail à base de poudre de verre, pigments et eau selon des formules qui correspond­ent aux couleurs de la faïencerie de Varages. « Les pigments que nous utilisons sont naturels et viennent de Hollande ou de Vallauris », précise Alain Turowsky, meunier et enfourneur.

De l’émail sans plomb

Tous les biscuits (pièces cuites blanches) sont époussetés, débarrassé­s de leurs impuretés et estampillé­s, avant l’émaillage. Ils sont ensuite aspergés sur l’émailleuse via des pistolets réglés à la main avec une infinie précision selon leur forme et leur taille, ou, pour les pichets, plongés un à un dans le bain d’émail au moyen d’une pince. Un geste précis et technique, maîtrisé par Véronique Blattner. Ensuite, les pièces sont cuites pendant douze heures dans un four de 4 m à 980 ou 985 degrés selon les couleurs. « C’est la cuisson qui développe les colorants », souligne-t-il et «la couleur, la brillance, le mode de fabricatio­n et le respect de normes environnem­entales, car notre émail est sans plomb, ce qui fait la différence avec les produits asiatiques. » Autre atout, ici, même le pied des assiettes est émaillé, pour une meilleure imperméabi­lisation et une plus longue durée de vie. Les codes barres sont également collés sur place, puis les produits sont stockés et mis en vente en fonction des saisons. « Nos métiers sont manuels, je suis la seule à savoir émailler », relève Véronique Blattner, qui espère néanmoins que des jeunes voudront prendre la relève. Ce serait dommage de perdre cet héritage artisanal.

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