Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Derrière les pierres taiseuses de la cathédrale d’Antibes
l’autre. Le tout, dans un équilibre précaire soutenu par une épaisse corde rugueuse remplaçant la rambarde. Qui, elle, semble tenir par l’opération du Saint-Esprit. Cahin-caha, les souffles soulèvent la poussière vouée à gésir au coeur du clocher. Là, un vestige d’échafaudage, ici des pas fossilisés dans un magma pétrifié par le décompte des heures d’airain. Làhaut, les quatre cloches – dont Joyeuse et Anne-Elisabeth – s’offrent une vue imprenable sur la cité des Remparts. Sur cette ville qui grouille tout en bas entre ces arches, ignorant tout du royaume volatile qui s’édifie dans la tour. Des plumes volettent, ça roucoule dans le coin. La volière veille au grain sur les recoins du solarium qui domine l’horizon. Vision intemporelle. Et murmures à déchiffrer pour tendre l’oreille à la curiosité. Les ouïes les plus fines pourront déceler les nombreux secrets de ce lieu chargé d’histoire, construit sur les souvenirs d’un temple païen… Les tympans les plus délicats sauront écouter le froissement des pages du plus ancien registre qui, depuis 1883, calligraphie les baptêmes, mariages et enterrements. Autant de patronymes qui ont frôlé l’issue dérobée. Au milieu des placards de la sacristie : un trompe-l’oeil. En tournant la poignée, c’est une entrée directe sur la chapelle Saint-Esprit qui se dévoile. Muette.
« Les souffles soulèvent la poussière vouée à gésir. Les pas se fossilisent par le magma pétrifié par le décompte des heures d’airain. »