Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

Sting: l’ex-Policeman braque les 70’s et se fait la belle en petit comité

- LAURENT AMALRIC lamalric@nicematin.fr

Joe Sumner, 40 ans, fils aîné de la piquante vedette à venir mais surtout leader du groupe 5 étoiles, Fiction Plane, est le premier à fouler la scène de la citadelle tropézienn­e samedi soir. Seul avec sa Gretsch vert émeraude, il gratifie l’audience d’un set d’une vingtaine de minutes avec comme conclusion un titre dédié à ses enfants. Espiègle clin d’oeil de celui qui confiait dans les coulisses de Jazz à Juan avoir vu son enfance sacrifiée sur l’autel du succès paternel... Justement, Mister Sumner père survient quelques minutes plus tard. «T’imagines les stades qu’il remplit et nous, on est là à côté», confie un quadragéna­ire transi à sa moitié. Tous deux ont déboursé, comme les quelque mille autres spectateur­s, 200€ la place pour tel privilège.

L’heure du bilan

Ce soir c’est un peu le concert bilan. Après l’avoir adulé l’été 80, tout minot, dans un anonyme Palais des Sports avec The Police puis revu – déçu – à la mi-temps de sa carrière solo, replonger en 2017 a du sens alors que le bassman renoue (enfin !) avec ses bases rock sur son dernier album 57th & 9th. Le Synchronic­ity II péchu, circa 1983, qu’il jette en pâture dès l’arrivée a de quoi rassurer et nous propulse «Many miles away... ». Biceps toujours saillants, t-shirt cintré sur silhouette impeccable, le sexagénair­e tique un peu sur le son. Il sera corrigé au fil du set qui enchaîne les classiques de The Police toutes époques confondues, seul le magistral album Zenyattà Mondatta étant ignoré... Le Shape of my heart de 1993 est la première occasion pour Joe de coller son père au micro, tandis que Dominic Miller qui cosigne le titre, fait de même avec son fils Rufus, version guitares. Le One fine day du dernier album, outre sa mise en garde sur les changement­s climatique­s, est l’occasion pour le chanteur cocréateur de la Rainforest Foundation qui échange fréquemmen­t en Français, d’adresser une gifle verbale à Trump.

Retour au lourd

Passés 22 h claque un Message in a bottle aux pouvoirs décuplés par la vue sur la magique baie tropézienn­e. Puis Sting s’efface pour laisser le fiston mettre tout le monde d’accord avec le Ashes to ashes de Bowie. Walking on the moon, So lonely, Roxanne, un Next to you bouillant en premier rappel aux côtés de Joe... La set list charrie une bourrasque de classiques 70’s qui fait trépigner le très policé public tropézien. Qu’importe, alors que s’égrènent les ultimes notes de Fragile peu avant 23 h, le retour au « lourd » de celui qui réanima le Bataclan en novembre dernier avec une prestation chair de poule, est définitive­ment acté. «C’était mieux que la reformatio­n de Police en 2007 au Stade de France ! », s’exclame une fan varoise à l’heure du retour sur terre. Parfait. Et que le Policeman en chef nous préserve de toute nouvelle tentative de hold-up nostalgiqu­e en trio.

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