Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)

‘‘ C’était très frustrant d’avoir aussi peu de temps de jeu”

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Chez les Méric, il y a Claude, le grand-père. Pascal, l’oncle. Et Xavier, le père. Tous fous de rugby, et anciens joueurs de l’US Montauban. En 2001, Xavier Méric a d’ailleurs conduit, à la mêlée, son équipe du Tarn-etGaronne au titre de champion de Pro D2, face... au RCT. Bref. Pas besoin de chercher bien loin l’origine de la passion du fiston... « C’est dans les gênes, opine Anthony Méric. J’ai commencé à jouer à 5 ans, à Montauban. Depuis que je suis petit, j’ai toujours eu un ballon dans les mains.» Le garçon est d’ailleurs repéré très tôt par les recruteurs du Stade toulousain. Et rejoint vite les rangs des Espoirs de la ville rose. En parallèle, il fréquente le pôle France. Mais les choses se gâtent avec le club, lorsque le jeune demi de mêlée décide de prolonger l’aventure avec la sélection nationale. Une saison avant la fin de son contrat, Anthony Méric décide donc de quitter le club de Haute-Garonne. Encore aujourd’hui, il en garde un souvenir amer. «Il y a vraiment un goût d’inachevé, reconnaît-il. Un mauvais ressenti. » Pas de quoi, cela dit, tout remettre en cause. «Des petits obstacles, dans ma vie, j’en ai eu plein, dit-il simplement. Ce n’est pas ce qui m’arrêtera. Jamais je n’ai eu l’idée ou l’envie de lâcher. » Toujours en quête de haut niveau. Pisté par Toulon, qui sort tout juste de son formidable doublé Top 14 - coupe d’Europe, Anthony se lance, en juin 2014. Il a tout juste 19 ans. «D’un coup, je me suis retrouvé tout seul, enfermé, sans personne », raconte-t-il. Au début, malgré sa force mentale et son caractère indépendan­t, ça lui fait «un peu bizarre». Mais très vite, « super bien accueilli» par le talonneur Bastien Soury, notamment, qui lui présente aussi des amis extérieurs au rugby, le Montalbana­is se construit une petite vie dans le SudEst. Et s’entraîne dur au milieu des stars, en attendant son tour. Tout le monde loue ses qualités. Pourtant, il ne joue jamais avec l’équipe première. Ou si peu. Un match lors de la première saison, à Clermont, assorti d’une jolie transforma­tion des 40 m en coin – ses deux seuls points inscrits jusqu’à aujourd’hui avec le RCT. Sept apparition­s en 2015-2016 (six en Top 14, une en coupe d’Europe); une seule la saison dernière. Maigre. «C’était très frustrant de ne faire que quelques feuilles (de match), d’avoir aussi peu de temps de jeu, de ne pas pouvoir m’exprimer sur le terrain», admet le jeune homme. Il ronge son frein. Réfléchit franchemen­t à s’exiler. Quelque part où on lui donnera sa chance. « Je n’étais pas trop sûr de vouloir rester, confirme-t-il.

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