Var-Matin (Brignoles / Le Luc / Saint-Maximin)
Le ras-le-bol du maire de Seillons-Source-d’Argens
« Personne ne me fera taire. Le préfet n’y est pas arrivé, sur des différends relatifs à l’urbanisme, ce n’est pas le président du SMZV (Syndicat mixte de la zone du Verdon) qui va y parvenir ! » Stéphane Arnaud est très remonté contre Patrick Salmeri, président du syndicat qui gère la collecte et le traitement des ordures ménagères pour le compte de la communauté de communes Provence Verdon qui en a la compétence. Et c’est la réception d’un courrier qui a fait déborder la coupe, qui était déjà bien pleine ! Tout est parti de la lettre d’un habitant de Varages, adressée à tous les élus de l’interco, dans laquelle il dénonce l’augmentation de 30 % de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères, dont l’avis de paiement a été accompagné d’une notice explicative signée par tous les maires. « La réalité c’est que l’ensemble des maires signataires ferment curieusement les yeux sur les dérives du syndicat qui, par négligence, incompétence, voire pire, se trouve en état de faillite malgré des ressources sans cesse augmentées par de l’argent public quelle que soit la source », écrit cet administré.
Déchetterie fermée
Stéphane Arnaud lui a répondu en lui précisant sa façon de voir les choses concernant « la nécessité d’améliorer considérablement la gestion du SMZV ainsi que la qualité du service de collecte ». Mais il ajoute : « Votre courrier est dans la plus pure tradition de la communication oligarchique, celle qui ne manque pas depuis des années de nous abreuver de l’idée selon laquelle les élus seraient tous incapables et magouilleurs a contrario des fonctionnaires ou hauts fonctionnaires empreints de probité et d’efficacité dans leurs actes. Je pense pour ma part le contraire ». Parallèlement, le maire a écrit au directeur du SMZV pour lui demander, entre autre, de rédiger une convention « permettant de continuer à suppléer à vos manquements graves et répétés concernant les fermetures fréquentes, inopinées, non justifiées et non communiquées de la déchetterie de Seillons, aux heures théoriques et affichées de son ouverture au public ». Car, dernièrement, la déchetterie a été fermée deux semaines sans que personne ne soit prévenu. Le maire l’a faite ouvrir par ses services et l’a gérée.
Une démarche diffamatoire
Et là, c’est le président du SMZV, Patrick Salmeri, premier adjoint au maire d’Esparron, qui lui a répondu sur le fond et sur la forme, estimant que le courrier au directeur pouvait « s’apparenter à une démarche diffamatoire à l’encontre de notre agent ». Et d’ajouter : « Je vous rappelle que votre statut récent de membre du comité syndical du SMZV ne vous donne pas autorité hiérarchique sur les agents du SMZV dont son directeur. Ce dernier est placé sous mon autorité hiérarchique de président de l’autorité territoriale». Mais ce qui a fait sortir Stéphane Arnaud de ses gonds est le paragraphe sur l’exploitation de la déchetterie : « Concernant votre initiative d’ouvrir la déchetterie en cas de fermeture exceptionnelle par le SMZV, je vous confirme ma position exprimée lors de notre entretien téléphonique : la commune de Seillons n’a pas le droit d’ouvrir de son initiative la déchetterie en encore moins la laisser ouverte sans surveillance telle que nous l’avons constaté pour des raisons de sécurité des administrés et de respect du code de l’environnement. Par cette initiative vous vous placez en infraction avec le code de l’environnement et vous vous exposez à des sanctions ».
Ouverture des plis en catimini
Le maire de Seillons, qui veut rester « maître chez lui » car il représente celles et ceux qui l’ont élu, se sent écarté du fonctionnement du SMZV. « Lors du dernier comité syndical, il a été annoncé qu’une consultation avait été lancée pour externaliser le ramassage des ordures ménagères, ce qui va alourdir la facture, explique Stéphane Arnaud. Les offres ont été reçues le 18 juillet et les plis ont été ouverts le 24 en catimini. Je voulais y être convié à titre d’information pour éviter que la redevance n’augmente encore ». Et d’enfoncer le clou : « Je ne cautionne ni la manipulation, ni la dissimulation ». Celui qui prône le maintien des services en régie risque d’en voir une lui échapper...